Travailleurs qui luttent... en fête

mis en ligne le 10 décembre 2009
Cet article pour faire suite à la première « fête de la solidarité des travailleurs qui luttent » organisée par la CGT Philips EGP de Dreux à la salle polyvalente de Champholl le 14 novembre. Fête où toutes les forces de gauche, partis politiques (PG-PC-LO-Verts-NPA), Syndicats (CGT-CFDT-SUD) ainsi que le groupe de Chartres avaient été conviés.
Cette journée se déroula dans un esprit festif avec des concerts (Riton la manivelle et la chorale populaire).
Nous avons pu tenir une table de presse, le Monde libertaire et son quatre pages sur les centres de rétention ont été particulièrement appréciés. Nous avions mandaté un camarade pour participer à une table ronde dont les thèmes abordés furent – Quelle alternative à la lutte des classes ? – Comment organiser la lutte ensemble ? – Vers quelle convergence des luttes ? Avant d’aborder celle-ci, était prévu des interventions des représentants syndicaux de boîtes en lutte, Continental, Freescale, Ford Bordeaux et d’un représentant des travailleurs sans-papiers de Paris en lutte.
Chacun vint présenter en quelques mots l’historique de leurs luttes, il fut intéressant de constater que toutes ces luttes furent déclenchées par tous les syndicats de chaque entreprise, dans l’unité, avec comme règle pour la rendre possible, donner la parole à tout le monde, syndiqués ou non-syndiqués, dans des assemblées générales quotidiennes et décisionnelles.
Il fut important de noter aussi que toutes ces boîtes en lutte firent tout pour que celles-ci soient moins isolées, demandeuses d’une extension de leurs luttes interprofessionnelles ou non, cette demande fut systématiquement rejetée par les autorités des grandes centrales syndicales et du monde politique en général.
Le tour de table prévu après leurs interventions allait-il répondre aux questions que les personnes présentes dans la salle pouvaient se poser face à cette situation ?
On a pu très rapidement se rendre compte du manque de perspectives, de projet véritablement révolutionnaire, une élue régionale allant même jusqu’à reconnaître son impuissance face aux défis imposés par un capitalisme triomphant et destructeur, les hommes et femmes politiques de gauche n’ont guère de réponses, sinon que de l’accompagner, par la nationalisation des gros secteurs d’industries par exemple. Ou comme cet élu européen avec sa proposition de taxe sur les actions boursières des entreprises faisant des bénéfices mais mettant quand même en place des plans de licenciement ou de délocalisation.
L’unanimité fut faite sur l’importance de se syndiquer dans son entreprise respective, une sorte de minima en somme. Notre camarade ne manqua pas de souligner l’importance de retrouver les fondements de la charte d’Amiens, indépendance des syndicats par rapport aux partis politiques, de l’état et du patronat.
Ce n’est qu’à cette condition de liberté que le syndicat retrouvera son rôle révolutionnaire à travers des adhérents conscients de leur classe sociale et du rôle du salariat qui n’est qu’exploitation de l’homme par l’homme.
Exploitation qui a pu perdurer par ses périodes fastes souvent liées à une période d’après-guerre (années folles, trente glorieuses,…) et à l’accès effectif d’un meilleur confort par un salaire permettant de consommer et de faire tourner aussi la machine du capitalisme ; par l’esprit de l’entreprise paternaliste ou l’on faisait carrière, par l’espoir de monter sa propre entreprise.
Ces périodes sont, nous croyons, finies, tout du moins pour les travailleurs salariés (ouvriers, cadres…)
Privatisations de tout travail, casse du Code du travail, ascenseur social en panne, retour à une école discriminatoire, problèmes environnementaux, la liste serait trop longue à énumérer.
Le monde du travail et l’économie doivent être remis au service de la société et non aux mains de quelques dominants. Nous pensons qu’il serait souhaitable de redonner à la monnaie son rôle étalon pour faciliter les échanges, monnaie non thésaurisable, de distribuer les richesses produites par tous et toutes et non pas redistribuer par un salaire inéquitable par nature, bien entendu reprise des moyens de production, fin de leur propriété privé, autogestion de celle-ci par les travailleurs. Partageons le travail socialement utile, supprimons celui qui est nuisible et inutile, la planète ne s’en portera que mieux écologiquement.
Tout ceci ne sera possible que par l’unité des salariés, tous ensemble…

Groupe libertaire de Chartres