Désobéissance civile face au recensement !

mis en ligne le 27 mars 2010
Ça y est, l’heure du recensement de la population française a sonné ! Pour les petites villes, villages et autres bourgs, tout le monde y passe, pour les plus grandes, c’est seulement sur échantillon… Alors, si vous avez un peu de chance et si vous vivez en grande agglomération, peut-être échapperez-vous au fichage légal et officieux orchestré par cette « opération d’envergure nationale », comme ils disent…
Oui, parce qu’il s’agit bel et bien d’un fichage. Sinon, pourquoi demander nom, prénom, sexe, date et lieu de naissance, nationalité, adresse postale, situation matrimoniale, diplômes, profession, nom de l’établissement dans lequel vous travaillez, adresse de cet établissement, fréquence de l’emploi (temps partiel, temps complet), statut (salarié, PDG), et j’en passe. Pour que l’Insee fasse ses analyses et nous transforme en statistiques ? D’accord, mais alors pourquoi demander le nom et le prénom (tout en arguant que « votre anonymat est totalement préservé » – oui, parce que désormais, pour être anonyme, il faut donner son nom et son prénom…) ? À quoi ces deux informations peuvent-elles bien fournir des statistiques « indispensables pour préparer correctement l’avenir de votre ville et du pays » ? Et, quand bien même, quelles garanties avons-nous que ces informations ultra-personnelles ne servent qu’à l’Insee ? Qui nous dit qu’elles n’iront pas gonfler les nombreux fichiers de renseignements à disposition du gouvernement et de sa flicaille ?
En réalité, bien loin de seulement nous compter, ce recensement national permettra de déterminer avec précision les zones où demeurent des individus réfractaires – ou étant susceptibles d’être réfractaires – à l’ordre social établi, ainsi que ceux que le gouvernement a toujours perçu d’un mauvais œil : les chômeurs, les objecteurs du travail, les étrangers et autres « en-dehors » et marginaux. Utile, après, pour savoir quels endroits surveiller, contrôler davantage et où rafler du sans-papiers.
En outre, le questionnaire que l’on vous ordonne de remplir est révélateur quant à la vision que peuvent avoir de nous les gens qui nous dirigent. En effet, les trois quarts des questions posées concernent une seule chose : notre travail. Voilà à quoi l’État réduit l’individu : à une force de travail. Nous ne sommes rien d’autre que des bras et/ou des têtes, une masse exploitable à exploiter. D’ailleurs, s’ils nous comptent, c’est – comme nous l’avons déjà cité plus haut – pour « préparer correctement l’avenir de votre ville et du pays ». Et oui, ce sont eux qui contrôlent et gèrent notre avenir, et non pas nous. Ce sont eux (d’ailleurs, depuis quand l’Insee gère-t-elle une ville, une région, un département ou un pays ?) qui ont notre avenir en mains. Et nous ? Eh bien, nous devons seulement nous contenter de fournir des informations sur ce qui nous concerne. Le reste ? Ils le feront à notre place… Ainsi, nous devrions remplir les formulaires et nous laisser déposséder de notre capacité à gérer nous-mêmes notre propre vie ! Et, si jamais nous refusons de nous y soumettre, alors nous risquons de nous « voir poursuivre devant les tribunaux et infliger une sanction pénale ». La peine encourue ? 150 euros d’amende. Je les trouve bien sévères pour, soi-disant, seulement récolter de simples statistiques anonymes…
Quoi qu’il en soit, mon refus de me voir réduire à une seule force de travail et ma détermination à ne pas fournir des informations personnelles susceptibles de nourrir les fichiers du gouvernement valent largement 150 euros… Alors, face au recensement, insoumission !



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


louisdunord

le 10 février 2015
Apparemment, l'amende est fixée à 38 €, mais n'a jamais été appliquée au moins pour ce qui est de recensement de 2010

Sand17

le 20 février 2015
Bonjour, je vous dirai de combien est l'amende dès que je l' aurai reçue !

Drac

le 13 février 2016
Je viens juste d'envoyer ballader vertement le petit soldat arrogant qui est venu m'em. avec le recencement 2016. 38 € c'est pas cher pour faire savoir ce que je pense de cet Etat fascisant.
Drac enervé.

Nologo

le 16 février 2016
L'amende est bien de 38 euros mais n'a jamais été appliquée que ce soit en 2010 ou n'importe quelle année. Il faut l'accord express du ministre des finances pour qu'elle soit appliquée. Vous ne risquez donc rien.
Je n'aime pas qu'on parle de" petit soldat arrogant" à propos de l'agent recenseur. certes il y a des cons partout mais la plupart sont des chômeurs, des allocataires du RSA qui ont une mission de 5 semaines et qui sont payés à la feuille de logement qu'ils rapportent. Ils sont mis sous pression par les mairies alors ils sont un peu nerveux si il y a trop de gens qui ne répondent pas, ça veut dire pas de pognon, Pour des libertaire certains sont peu compréhensifs et se comportent comme des petits bourgeois.
Mieux vaut recevoir l'agent et répondre n'importe quoi pour fausser les stats de l'INSEE.

Vinie

le 20 février 2016
Je vois que je ne suis pas seul ça fait plaisir j'ai aussi refuser de répondre l'agent qui c'est présenter chez moi je l'ai tt d'abord ignorer je n'ai pas ouvert puis quand j'ai crus que ma porte allais tomber la j'ai ouvert ..... Mes je ne répondrais pas à leurs questionnaire donc j'ai reçus dans ma boite apres 3 passage du première agent ,un coup de téléphone de la mairie une lettre de la direction des ressources de la mairie où je réside qui me dit je site : Le ressensement étant obligatoire vous voudrez bien vous rendre au service du recrutement de la population ... Adresse le lundi 22.02.2016 à 10h PRÉCISES ........ " du coup je vous direz aussi à combien ce monte l'amende en vous souhaitant une agréable journée à très bientôt

Drac

le 27 février 2016
@Nologo: Je ne savais pas que l'expression "petits bourgeois" s'utilisait encore en 2016, alors on leur réserve quoi de nos jours aux "petits bourgeois", pas le goulag l'espère ? Désolé mais tu ne m'as même fait pleurer une demi-seconde avec ton speech à la Victor-Hugo sur les pauvres chômeurs réduits à faire le recenseur. Moi je vois ce que je vois, un type qui me plaque sa carte de recenseur sur la grille comme un flic dans un mauvais film, qui me jette un "alors c'est un refus ? vous allez me signer un papier" c'est simple je l'envoie ch. proprement.

Drac

le 27 février 2016
@Nologo: Ensuite je te serais reconnaissant de ne pas me traiter de libertaire, je suis un drac petit-bourgois-anarchiste-nihiste version playmobile.
PS pour l'INSEE: l'adresse email associée à ce post est authentique, alors n'hésitez pas à compléter ma fiche !