COMATEC : 44 jour de grève...
Le 5 janvier 1998, cette forte minorité de salariés décide de créer une intersyndicale CNT-CFDT-FO, et occupe depuis ce jour un certain nombre de sites dans les couloirs du métro à La Défense, Châtelet, Auber, Gare de Lyon, etc.
Plusieurs nuits ont été «agitées», la direction poussant devant elle des jaunes pour qu'ils nettoient le métro à la place des grévistes, et cela sous la protection de la police et des GPSR (milices privées de la RATP).
La direction de la COMATEC a assigné plusieurs fois en référé l'intersyndicale et le président du tribunal a décidé d'interdire de métro une dizaine de compagnons et de nommer un médiateur sans résultat concret au moment où ces lignes sont écrites.
Les compagnons grévistes ont évidemment reçu le secours moral des adhérents de la CNT d'Ile-de-France et des manifestations de soutien ont été organisées :
*17 janvier : rassemblement devant le siège de la RATP ;
*6 février : occupation du siège de la RATP (voir [ML n° 1111- art3516]) ;
*11 février : manif mobile dans les rames de métro pour informer les usagers ;
*18 février : journée nationale et internationale de soutien.
Cette grève s'est déroulée en même temps que le mouvement des chômeurs. Depuis la suspension de la participation de la CGT-chômeurs à ce mouvement, le gouvernement a fait pression sur les médias pour faire silence sur la poursuite du mouvement. La même politique s'applique sur cette grève, grève qui gêne beaucoup de monde. N'oublions pas que la COMATEC a la particularité d'avoir été une pompe à finances pour la gauche et la droite. Quelque part, cette grève doit déranger.
Les revendications essentielles étaient les suivantes :
*titularisation des intérimaires ;
*augmentation des salaires ;
*intégration des primes dans les salaires ;
*respect des travailleurs de la part de la maîtrise.
Dernière minute
Les dernières tentatives de négociation ayant échoué, les compagnons de la COMATEC réunis en assemblée générale ont décidé de reprendre le travail. La direction consent à une avance sur salaire remboursable mensuellement et il n'y aurait pas de licenciement. Cela est loin de constituer une victoire, mais s'agit-il d'une défaite totale ? Quoi qu'il en soit, une chose est sûre c'est que les compagnons de la COMATEC ont par cette lutte gagné leur dignité. La solidarité financière est maintenant, plus encore, nécessaire.
La grève fut dure et nécessite d'être soutenue. Toute solidarité financière peut être envoyée à : CNT-AIT, Syndicat des transports, 33 rue des Vignoles, 75020 Paris. Pensez à mentionner «Solidarité COMATEC» au verso du chèque.
Yves Peyraut