Tragédie grecque : la santé des Hellènes en crise
mis en ligne le 24 novembre 2011

Que nous montre cette enquête ? Tout d’abord, une augmentation de 15 %, entre 2007 et 2009, du nombre de Grecs qui renoncent au soins médicaux ou dentaires, pas uniquement pour des raisons de coûts, mais aussi pour des raisons d’allongement des délais d’attente lié à la demande plus élevée et la diminution de l’offre de soins. Les réductions budgétaires, atteignant 40 %, affectent profondément les fonctionnement des hôpitaux, ce qui se traduit par des suppression de postes, et des conditions de prise en charge de plus en plus difficiles. Ces difficultés n’épargnent pas non plus le secteur privé, bien que celui-ci ne soit pas aussi développé qu’en France. Et malgré cela, il y a eu une augmentation des admissions à l’hôpital, qui traduit un état de santé général dégradé, en rapport direct avec la crise économique. À la question « que pensez vous de votre état de santé ? », il y a une augmentation de 14 % des réponses pessimistes entre 2007 et 2009. Le taux de suicide, qui traditionnellement en Grèce est plus bas qu’en Europe du Nord, a bondi et augmenté de plus de 25 % en deux ans, et même plus 40 % au premier semestre 2011 par rapport à la même période en 2010, selon les chiffres du ministère grec de la santé. Ces données, encore une fois, nous rappellent le lien très étroit qui relie l’état de santé d’une population à ses conditions d’existence.
Dans une société en proie à l’accroissement des inégalités, le stress et l’angoisse qui découlent des situations d’incertitude devant l’avenir ont des répercussions directes et importantes sur le bien-être physique et mental des individus. Comme le dit l’épidémiologiste anglais Richard Wilkinson : « L’égalité c’est la santé. 3 »
1. Voir l’article crapuleux de Caroline Fourest, parudans Le Monde du 17 septembre 2011 et disponible sur son blog : « Les Grecs sont-ils des salauds ? »
2. « Health effects of financial crisis : omens of a Greek tragedy », The Lancet du 22 octobre 2011, disponible en accès libre et gratuit (en anglais) sur le site internet : thelancet.com
3. Richard Wilkinson : « L’égalité c’est la santé », éditions Démépolis, 2010.
COMMENTAIRES ARCHIVÉS
julien bézy
le 25 novembre 2011
La manière dont ont été nommé le premier ministre grec et italien est un déni de démocratie. Oui ce que veut les grandes instances financière c'est la mort du social, la mort tout court du petit peuple