éditorial du n° 1353
En notre bel Hexagone, un des piliers de la CES (la CFDT) perdrait des ouailles. Ainsi aux dernières élections professionnelles de la SNCF l'ex-centrale du square Montholon passe de la seconde à la quatrième place. Le nouveau patron de la CFDT pourra méditer sur le chemin parcouru des années 70 où son organisation taillait des croupières aux autres boutiques syndicales à ce début du xxie siècle. En 68, ils faisaient référence à Pelloutier, puis se réclamaient de l'« autonomie engagée » pour arriver au rôle de partenaire social privilégié du gouvernement qu'il soit de gauche ou de droite.
La nouvelle donne politique de ces régionales va-t-elle enrayer la multiplication des licenciements ? Noroxo, Panzanni, Candia, Alstom, STMicroelectronics... Autant d'entreprises qui feront partie des dossiers chauds de l'après-28 mars.
Mais le phénomène de la délocalisation fait partie des « lois du marché » que respectent tous les politiciens.
Le mouvement ouvrier n'en est plus à se retrousser les manches pour reconstruire la France comme à la Libération, mais les couleuvres avalées sous le règne François Mitterrand ont émoussé bien des réflexes.
À Boulogne-Billancourt la presse branchée s'extasie sur les photos printanières de la « forteresse ouvrière » désertée. La pierre philosophale d'un renouveau syndical viendra probablement de l'unité dans les luttes. Mais en tout cas pas des urnes !