« Retraite anticipée » de Gérard Delteil
Le personnage principal, le journaliste Raoul Walberg du quotidien Le Journal, est chargé de faire un papier sur un banal fait divers. Du coup, il va se retrouver en plein milieu d'une affaire criminelle avec son lot de pots de vin, de pressions, de rackets, d'accidents maquillés.
Avec une maison de retraite incendiée, un ancien légionnaire mystérieusement écrasé, une municipalité bien corrompue, une multinationale spécialisée dans les services (maisons de retraites de luxe, restauration, sécurité et quelque part dans le fameux Journal), vous obtenez une intrigue efficace.
Pas étonnant si, au fil des pages, le lecteur se dit : « Tiens ça me rappelle quelque chose ! » Par exemple, cette histoire de prothèses surfacturées, Gérard Delteil a travaillé avec des dossiers de la Mutualité française.
Cela aurait pu être un banal travail alimentaire sans la rigueur et le talent de l'auteur de Balles de charité qui a créé une galerie de personnages hauts en couleur : des lâches, des grandes gueules, des corrompus, des « je ne vois rien, mieux je me porte », « des usés par la vie », « des qui s'en sortent toujours ».
Et la morale ? On peut sans risque l'emprunter à une chanson de Michel Bühler : « C'est toujours les p'tits qui s'mouillent, quand viennent l'automne et la pluie, les gros sont bien à l'abri ».
En tout cas un livre à lire avant de déposer sa mémé à la maison de retraite des Acacias fleuris de Charleville-les-Mines et qui va donner envie à certains d'investir dans une maison de retraite libertaire, voir des précédents Monde libertaire.
Jimma