La machine à punir est sur les rails
Transports gratuits
MARLÈNE MORÉ, jeune femme de 21 ans, sans logement et sans revenu (le RMI est toujours interdit aux moins de 25 ans), est convoquée le 22 avril prochain devant le tribunal correctionnel de Nantes dans le cadre de la LSQ votée le 15 novembre 2001, pour avoir voyagé plus de dix fois sans billet.Elle risque une peine de 6 mois de prison ferme et 7 500 euros d'amende. La LSQ (loi dite sur la sécurité quotidienne) est entrée en application depuis plusieurs mois. De source syndicale, 38 000 personnes sont potentiellement concernées. À défaut de pouvoir jeter tout ce monde en prison, ils sont bien décidés à faire des exemples et à faire peur.
Selon les derniers chiffres de la SNCF, fin janvier 2003, 1 459 plaintes ont été déposées, 182 procès ont déjà eu lieu, 48 peines de prison ferme, allant de 7 jours à 4 mois de prison ont été prononcées à l'encontre de celles et de ceux qui ne peuvent pas payer (chômeurs, RMIstes, sans-papiers et autres pauvres), et il y en aura d'autres...
Ces gens ont été, sont et seront jetés en prison pour avoir refusé d'être assignés à résidence, pour avoir exercé leur droit et leur besoin de mobilité. Non contente d'avoir fait pression sur le gouvernement précédent pour faire voter cette loi, la SNCF n'hésite pas à dépenser des sommes considérables pour faire croire que celles et ceux qui voyagent sans ticket sont responsables des problèmes. On accuse les pauvres !.. Tout le monde le sait, si les pauvres avaient de l'argent, les trains seraient à l'heure! Cette loi a été la première d'une série de lois liberticides. À la LSQ, est venue s'ajouter le sabotage sur la présomption d'innocence, puis la loi Perben et, dernièrement, la LSI dite aussi loi Sarkozy. Ces lois répressives visent à la fois les mendiants, les gens du voyage, les prostitué(e)s, les sans-papiers, les habitants de squat, et quiconque refuserait peu ou prou l'ordre établi et une vie normalisée (regarde, consomme et tais-toi !).
Plutôt que de répondre à la montée de la misère (chômage, précarité galopante, crise du logement, etc.) et aux inégalités sociales, les gouvernements successifs ont préféré laisser se développer, quand ils ne l'ont pas carrément provoquée, la psychose sécuritaire. Parallèlement, ils ont procédé à la mise en place de cet arsenal sécuritaire pour contrôler la population. La répression ouverte, l'ambiance sécuritaire actuelle, nous entraînent toutes et tous dans la peur et le repli. Nous vous appelons à soutenir l'action en faveur des personnes poursuivies pour motif de pauvreté. Ne ratons pas le train de la solidarité !
Rendez-vous tous les vendredis à 18 heures devant la gare Nord. Réagissons collectivement, individuellement!
Comité de soutien à Marlène Moré : François Thonier, AC! Nantes, les Alternatifs, Collectif antisécuritaire, Collectif TGV-CNT, FA, Gasprom, ASTI de Nantes, LCR, LDH, Sud Caisse d'épargne, et des individus.