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par Salvatore Corvaio • le 29 octobre 2021
Quelques notes sur le mouvement zapatiste
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Umanità Nova, 27 octobre 2021
A l’occasion de leur tournée européenne, nous avons accueilli également une délégation de Zapatistes au Laboratoire Anarchiste Perla Nera d’Alexandrie (Italie). La possibilité de parler avec un certain nombre de membres représentant le mouvement zapatiste a été pour nous une occasion rêvée pour mieux comprendre ce qu’est réellement cette importante expérience sociale.
Ces quelques lignes ne peuvent évidemment combler les lacunes de beaucoup de nos camarades sur le sujet, que ce soit par manque d’information, que ce soit parce que les nouvelles sur ce mouvement arrivaient pendant longtemps corrompues par des sources d’information de courants politiques bien éloignés du nôtre, qui n’avaient certainement pas intérêt à mettre l’accent sur certains aspects de cette expérience, pour nous en revanche très importants et qui peuvent être un stimulant pour avoir envie de creuser davantage.
Cette insuffisance d’information au sein de notre mouvement est sans aucun doute regrettable car, si nous ne saurions définir leur vie sociale comme étant la réalisation de l’anarchisme, au sens du produit de ses règles et principes classiques tels qu’ils sont communément divulgués, notamment en Occident, il n’en est pas moins vrai que leur intéressante organisation sociale met au premier plan l’assemblée populaire et l’organisation en partant de la base. C’est une expérience autogestionnaire qui, malgré ses limites, peut être considérée comme une expérience pilote intéressante dont on peut analyser les aspects pratiques et reprendre des idées.
Il y a abondance d’ouvrages sur l’expérience zapatiste et je pense qu’il est bon de se documenter sur le sujet et, pour ne citer qu’un exemple parmi les plus intéressants, lire "Indios sans roi - Conversations avec les zapatistes sur l’autonomie et la résistance" d’Orsetta Bellani aux éditions La Fiaccola. C’est pourquoi nous n’allons rien dire ici de nouveau ou d’incroyable mais évoquer ce que ces personnes nous ont dit. Pour ce qui nous concerne, nous avions lu depuis longtemps sur l’expérience zapatiste, leur lutte, leur réalisation d’une société depuis la base, où l’assemblée populaire est le seul parcours de vie sociale et où toutes leurs structures organisées ont pour pivot le temps de l’assemblée. Cependant leurs écrits et leurs luttes à travers ces lectures, tout en éveillant pas mal notre curiosité, restaient à nos yeux une sorte d’abstraction, renvoyaient à une société que nous ne pouvions qu’imaginer, c’est pourquoi les rencontrer a été, à nos yeux, une occasion unique et extrêmement intéressante pour un approfondissement.
Les accueillir a été comme voyage dans leur monde, même si c’était uniquement à travers leurs paroles. Cela ne s’est pas seulement fait au travers des rencontres publiques programmées mais aussi des quelques journées de vie en commun, prendre ensemble le petit-déjeuner, le repas de midi et le dîner, échanger des opinions et des regards, comparer nos expériences respectives a été sans aucun doute inoubliable.
Lors des rencontres publiques, les camarades zapatistes ont fait un récit très intéressant des événements qui ont donné le jour à la société qu’ils et elles ont construite.
Leur lutte n’est pas partie de conceptions idéologiques bien définies, mais d’une réponse aux conditions de vie misérables des natifs quasiment réduits en esclavage, ce qui a provoqué une révolte populaire, devenue soulèvement populaire en 1994. L’organisation sociale dont les zapatistes se sont ensuite dotés est venue peu à peu, avec des erreurs, des rectifications et des modifications au cours des années.
A l’écoute de toutes leurs interventions nous nous sommes rendus compte que pour eux l’urgence est avant tout de souligner que leur projet est constructif, pour donner un exemple quand la maison de leur Caracoles avait été démolie par les hommes [sic] du pouvoir, ils n’ont pas répondu par la violence mais en la reconstruisant.
Leur forme de société est de confier une charge, par un vote en assemblée, à un certain nombre de promoteurs de la vie sociale, qui régissent à tour de rôle les divers problèmes : l’instruction, la santé, etc. Ces promoteurs appartiennent aux deux sexes de façon paritaire, il y a autant d’hommes que de femmes.
Pour être élu, il n’est pas nécessaire de candidater, on ne fait pas de campagne électorale, leur élection est exclusivement demandée par l’assemblée populaire. La personne élue ne perçoit pas de salaire et on se relaye pour assurer ses tâches personnelles.
La plupart étant dans l’agriculture et l’élevage, ces promoteurs ne peuvent suspendre les travaux agricoles, pour s’occuper des taches disons administratives, donc d’autres zapatistes les remplacent temporairement dans leur travail.
Toutes les propositions de gestion des affaires publiques émanent de l’assemblée populaire, cette organisation sociale est appelée "bon gouvernement" en opposition au gouvernement de l’État ou "mauvais gouvernement".
Cette structure ne s’occupe que d’appliquer les propositions de l’assemblée. Je tiens à préciser cette idée, toute la gestion sociale est exclusivement le fait de l’assemblée populaire, les promoteurs, comme les zapatistes les appellent, ont seulement la charge de mettre en œuvre les décisions prises par l’assemblée.
Le fait que cette gestion des affaires publiques soit appelée "bon gouvernement" ne doit pas nous induire en erreur, le mot "gouvernement", comme le mot "démocratie", sont employés dans le sens que les zapatistes leur donnent, nous, nous pouvons aisément les remplacer par "autogestion" et "démocratie directe".
Leur organisation n’est pas sectaire mais solidaire et met en pratique l’entraide. Il y a des coins où tout le monde est zapatiste, d’autres où il y a des zapatistes et des non zapatistes et aussi des coins où il y a une seule famille zapatiste, leur organisation garantit toutefois la subsistance à toute personne zapatiste.
Quand, lors de l’assemblée qui s’est tenue à Alexandrie (Italie), des personnes de l’assistance leur ont demandé quels étaient leurs relations avec les partis de gauche, la délégation a répondu clairement qu’il n’y en avait aucune, les zapatistes critiquent les logiques qu’ils appellent partisanes et voient ces partis comme des valets du mauvais gouvernement ! Ils et elles proposent une organisation plus pratique et concrète, l’auto gouvernement.
Aux questions quant à leur rapport aux religions, les membres de la délégation ont expliqué qu’indépendamment du fait que leur vie, leur tradition, leur passé et leur lien à la terre mère, les met en harmonie avec leur environnement, comme pour les religions précolombiennes, ceci ne conditionne pas dans le sens religieux leur projet, qui n’est lié à aucun credo religieux, les zapatistes estiment juste de laisser chacun croire ou ne pas croire, à sa convenance. Un certain nombre sont proches de la théologie de la libération, et tou•te•s sont, quoi qu’il en soit, contraires à ce que la religion soit discriminante et dogmatique et ait à faire avec la gestion de la société.
Dans le groupe que nous avons hébergé chez nous, au Perla Nera, il y avait aussi un promoteur de santé, qui nous a expliqué leur méthode de soins qui associe la médecine naturelle à celle disons officielle, les zapatistes n’ont pas d’école de médecine, ce qu’ils et elles savent, vient de leurs traditions de soins par les herbes et onguents naturels et leurs connaissances leur viennent des personnels médecins et infirmiers solidaires, cela ne doit pas nous faire penser à des soins non approfondis, les zapatistes ont des laboratoires d’analyses et des hôpitaux. Au Mexique la santé est payante mais dans leurs hôpitaux tout est gratuit que l’on soit zapatiste ou pas.
Un autre aspect intéressant de leur société est l’absence de structure carcérale, d’appareil répressif rémunéré, généralement les "punitions" - après enquête- consistent en travaux pour la communauté ou pour la famille à qui ils ou elles ont porté tort. Ce principe étant acquis, bien entendu les cas sont gérés singulièrement et avec une certaine autonomie selon les lieux.
Une chose qui nous a paru étonnante, positivement, c’est de constater qu’ils et elles n’ont pas la prétention de porter la vérité, se positionnant toujours de façon ouverte et prête au débat. Leur méthode d’organisation n’est pas le fruit d’une théorie bien définie mais la fusion de leurs traditions et de leur expérience quotidienne sur le terrain.
Les choses qui ont été dites sont vraiment très nombreuses, toutes très riches, et ont donné lieu à des débats animés, et ce, évidemment, sur la base de leurs récits, il serait intéressant d’aller vérifier sur place, quoi qu’il en soit ces journées enthousiasmantes et intenses resteront à jamais gravées dans nos cœurs.
Le rapport entre le mouvement révolutionnaire et l’art étant la caractéristique première du PerlaNera, l’un des débats que nous avons organisés portait précisément sur cette question.
Nous nous voulions pas simplement comparer nos expériences quant à l’art comme moyen de communication révolutionnaire, nous avons aussi voulu essayer de faire quelque chose ensemble qui resterait en souvenir de leur passage, c’est ainsi qu’est née l’idée de réaliser un tableau collectif, les membres de la délégation ont fait l’esquisse avec leurs figures symboliques et nous y avons ensemble mis la couleur, c’était très amusant.
Dans l’après-midi, au cours du débat, les zapatistes nous ont parlé de l’art du murales comme instrument de propagande, de leur forme de théâtre, où on ne se limite pas à la communication théâtrale mais on implique le public dans le spectacle, qui devient ainsi un moment de participation collective, brisant la barrière entre acteurs et public.
Pour la musique, il faut faire tenir un discours à part : en effet aux instruments précolombiens ont été associées les musiques apportées par les européens. Lors de leur visite, cela a élargi la créativité révolutionnaire.
Même la danse est sans aucun doute sensible aux expériences européennes et états-uniennes, mais dans ce cas il y a une tradition populaire forte.
Ce qui a été important par-dessus tout pour nous, c’est leur poésie, leur langage. Même leurs communiqués politiques ne sont pas les simples déclarations auxquelles l’on est habitué en Europe mais, mêlant leur tradition populaire ancestrale, deviennent véritablement de la poésie.
Attention, nous sommes en train de parler d’un art qui a un but bien précis, combattre le capitalisme et le mauvais gouvernement qui règne sur le monde, pour faire la propagande du projet social qui se base sur ce qu’ils appellent le "bon gouvernement" et que nous pourrions définir comme autogestion.
Traduction de l’italien : Monica Jornet Groupe Gaston Couté
A l’occasion de leur tournée européenne, nous avons accueilli également une délégation de Zapatistes au Laboratoire Anarchiste Perla Nera d’Alexandrie (Italie). La possibilité de parler avec un certain nombre de membres représentant le mouvement zapatiste a été pour nous une occasion rêvée pour mieux comprendre ce qu’est réellement cette importante expérience sociale.
Ces quelques lignes ne peuvent évidemment combler les lacunes de beaucoup de nos camarades sur le sujet, que ce soit par manque d’information, que ce soit parce que les nouvelles sur ce mouvement arrivaient pendant longtemps corrompues par des sources d’information de courants politiques bien éloignés du nôtre, qui n’avaient certainement pas intérêt à mettre l’accent sur certains aspects de cette expérience, pour nous en revanche très importants et qui peuvent être un stimulant pour avoir envie de creuser davantage.
Cette insuffisance d’information au sein de notre mouvement est sans aucun doute regrettable car, si nous ne saurions définir leur vie sociale comme étant la réalisation de l’anarchisme, au sens du produit de ses règles et principes classiques tels qu’ils sont communément divulgués, notamment en Occident, il n’en est pas moins vrai que leur intéressante organisation sociale met au premier plan l’assemblée populaire et l’organisation en partant de la base. C’est une expérience autogestionnaire qui, malgré ses limites, peut être considérée comme une expérience pilote intéressante dont on peut analyser les aspects pratiques et reprendre des idées.
Il y a abondance d’ouvrages sur l’expérience zapatiste et je pense qu’il est bon de se documenter sur le sujet et, pour ne citer qu’un exemple parmi les plus intéressants, lire "Indios sans roi - Conversations avec les zapatistes sur l’autonomie et la résistance" d’Orsetta Bellani aux éditions La Fiaccola. C’est pourquoi nous n’allons rien dire ici de nouveau ou d’incroyable mais évoquer ce que ces personnes nous ont dit. Pour ce qui nous concerne, nous avions lu depuis longtemps sur l’expérience zapatiste, leur lutte, leur réalisation d’une société depuis la base, où l’assemblée populaire est le seul parcours de vie sociale et où toutes leurs structures organisées ont pour pivot le temps de l’assemblée. Cependant leurs écrits et leurs luttes à travers ces lectures, tout en éveillant pas mal notre curiosité, restaient à nos yeux une sorte d’abstraction, renvoyaient à une société que nous ne pouvions qu’imaginer, c’est pourquoi les rencontrer a été, à nos yeux, une occasion unique et extrêmement intéressante pour un approfondissement.
Les accueillir a été comme voyage dans leur monde, même si c’était uniquement à travers leurs paroles. Cela ne s’est pas seulement fait au travers des rencontres publiques programmées mais aussi des quelques journées de vie en commun, prendre ensemble le petit-déjeuner, le repas de midi et le dîner, échanger des opinions et des regards, comparer nos expériences respectives a été sans aucun doute inoubliable.
Lors des rencontres publiques, les camarades zapatistes ont fait un récit très intéressant des événements qui ont donné le jour à la société qu’ils et elles ont construite.
Leur lutte n’est pas partie de conceptions idéologiques bien définies, mais d’une réponse aux conditions de vie misérables des natifs quasiment réduits en esclavage, ce qui a provoqué une révolte populaire, devenue soulèvement populaire en 1994. L’organisation sociale dont les zapatistes se sont ensuite dotés est venue peu à peu, avec des erreurs, des rectifications et des modifications au cours des années.
A l’écoute de toutes leurs interventions nous nous sommes rendus compte que pour eux l’urgence est avant tout de souligner que leur projet est constructif, pour donner un exemple quand la maison de leur Caracoles avait été démolie par les hommes [sic] du pouvoir, ils n’ont pas répondu par la violence mais en la reconstruisant.
Leur forme de société est de confier une charge, par un vote en assemblée, à un certain nombre de promoteurs de la vie sociale, qui régissent à tour de rôle les divers problèmes : l’instruction, la santé, etc. Ces promoteurs appartiennent aux deux sexes de façon paritaire, il y a autant d’hommes que de femmes.
Pour être élu, il n’est pas nécessaire de candidater, on ne fait pas de campagne électorale, leur élection est exclusivement demandée par l’assemblée populaire. La personne élue ne perçoit pas de salaire et on se relaye pour assurer ses tâches personnelles.
La plupart étant dans l’agriculture et l’élevage, ces promoteurs ne peuvent suspendre les travaux agricoles, pour s’occuper des taches disons administratives, donc d’autres zapatistes les remplacent temporairement dans leur travail.
Toutes les propositions de gestion des affaires publiques émanent de l’assemblée populaire, cette organisation sociale est appelée "bon gouvernement" en opposition au gouvernement de l’État ou "mauvais gouvernement".
Cette structure ne s’occupe que d’appliquer les propositions de l’assemblée. Je tiens à préciser cette idée, toute la gestion sociale est exclusivement le fait de l’assemblée populaire, les promoteurs, comme les zapatistes les appellent, ont seulement la charge de mettre en œuvre les décisions prises par l’assemblée.
Le fait que cette gestion des affaires publiques soit appelée "bon gouvernement" ne doit pas nous induire en erreur, le mot "gouvernement", comme le mot "démocratie", sont employés dans le sens que les zapatistes leur donnent, nous, nous pouvons aisément les remplacer par "autogestion" et "démocratie directe".
Leur organisation n’est pas sectaire mais solidaire et met en pratique l’entraide. Il y a des coins où tout le monde est zapatiste, d’autres où il y a des zapatistes et des non zapatistes et aussi des coins où il y a une seule famille zapatiste, leur organisation garantit toutefois la subsistance à toute personne zapatiste.
Quand, lors de l’assemblée qui s’est tenue à Alexandrie (Italie), des personnes de l’assistance leur ont demandé quels étaient leurs relations avec les partis de gauche, la délégation a répondu clairement qu’il n’y en avait aucune, les zapatistes critiquent les logiques qu’ils appellent partisanes et voient ces partis comme des valets du mauvais gouvernement ! Ils et elles proposent une organisation plus pratique et concrète, l’auto gouvernement.
Aux questions quant à leur rapport aux religions, les membres de la délégation ont expliqué qu’indépendamment du fait que leur vie, leur tradition, leur passé et leur lien à la terre mère, les met en harmonie avec leur environnement, comme pour les religions précolombiennes, ceci ne conditionne pas dans le sens religieux leur projet, qui n’est lié à aucun credo religieux, les zapatistes estiment juste de laisser chacun croire ou ne pas croire, à sa convenance. Un certain nombre sont proches de la théologie de la libération, et tou•te•s sont, quoi qu’il en soit, contraires à ce que la religion soit discriminante et dogmatique et ait à faire avec la gestion de la société.
Dans le groupe que nous avons hébergé chez nous, au Perla Nera, il y avait aussi un promoteur de santé, qui nous a expliqué leur méthode de soins qui associe la médecine naturelle à celle disons officielle, les zapatistes n’ont pas d’école de médecine, ce qu’ils et elles savent, vient de leurs traditions de soins par les herbes et onguents naturels et leurs connaissances leur viennent des personnels médecins et infirmiers solidaires, cela ne doit pas nous faire penser à des soins non approfondis, les zapatistes ont des laboratoires d’analyses et des hôpitaux. Au Mexique la santé est payante mais dans leurs hôpitaux tout est gratuit que l’on soit zapatiste ou pas.
Un autre aspect intéressant de leur société est l’absence de structure carcérale, d’appareil répressif rémunéré, généralement les "punitions" - après enquête- consistent en travaux pour la communauté ou pour la famille à qui ils ou elles ont porté tort. Ce principe étant acquis, bien entendu les cas sont gérés singulièrement et avec une certaine autonomie selon les lieux.
Une chose qui nous a paru étonnante, positivement, c’est de constater qu’ils et elles n’ont pas la prétention de porter la vérité, se positionnant toujours de façon ouverte et prête au débat. Leur méthode d’organisation n’est pas le fruit d’une théorie bien définie mais la fusion de leurs traditions et de leur expérience quotidienne sur le terrain.
Les choses qui ont été dites sont vraiment très nombreuses, toutes très riches, et ont donné lieu à des débats animés, et ce, évidemment, sur la base de leurs récits, il serait intéressant d’aller vérifier sur place, quoi qu’il en soit ces journées enthousiasmantes et intenses resteront à jamais gravées dans nos cœurs.
Art et créativité comme moyens de communication révolutionnaires chez les zapatistes
Le rapport entre le mouvement révolutionnaire et l’art étant la caractéristique première du PerlaNera, l’un des débats que nous avons organisés portait précisément sur cette question.
Nous nous voulions pas simplement comparer nos expériences quant à l’art comme moyen de communication révolutionnaire, nous avons aussi voulu essayer de faire quelque chose ensemble qui resterait en souvenir de leur passage, c’est ainsi qu’est née l’idée de réaliser un tableau collectif, les membres de la délégation ont fait l’esquisse avec leurs figures symboliques et nous y avons ensemble mis la couleur, c’était très amusant.
Dans l’après-midi, au cours du débat, les zapatistes nous ont parlé de l’art du murales comme instrument de propagande, de leur forme de théâtre, où on ne se limite pas à la communication théâtrale mais on implique le public dans le spectacle, qui devient ainsi un moment de participation collective, brisant la barrière entre acteurs et public.
Pour la musique, il faut faire tenir un discours à part : en effet aux instruments précolombiens ont été associées les musiques apportées par les européens. Lors de leur visite, cela a élargi la créativité révolutionnaire.
Même la danse est sans aucun doute sensible aux expériences européennes et états-uniennes, mais dans ce cas il y a une tradition populaire forte.
Ce qui a été important par-dessus tout pour nous, c’est leur poésie, leur langage. Même leurs communiqués politiques ne sont pas les simples déclarations auxquelles l’on est habitué en Europe mais, mêlant leur tradition populaire ancestrale, deviennent véritablement de la poésie.
Attention, nous sommes en train de parler d’un art qui a un but bien précis, combattre le capitalisme et le mauvais gouvernement qui règne sur le monde, pour faire la propagande du projet social qui se base sur ce qu’ils appellent le "bon gouvernement" et que nous pourrions définir comme autogestion.
Traduction de l’italien : Monica Jornet Groupe Gaston Couté
PAR : Salvatore Corvaio
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