Un tract du Groupe Nestor Makhno

illustration de Tôma Sickart pour le Monde libertaire de novembre 2018

La finance veut récupérer le pactole des caisses de retraite. Grâce aux mobilisations précédentes, elle a échoué dans son projet de système par capitalisation. L’ancien banquier Macron veut nous punir par une réforme injuste.
Comme tous les capitalistes conséquents, il considère que les travailleurs ne bossent pas assez. L’État qu’il dirige avec ses laquais veut faire des économies partout. On a vu ce que cela a donné avec l’hôpital, la santé, les transports. Il ne veut plus combler le déficit des caisses de retraites où l’argent manque à cause des exonérations patronales et le recul des cotisations dû au chômage et à la précarité.
Faute de pouvoir nationaliser ou de privatiser cet acquis social du programme de la Résistance, il nous le fait payer.

L’État a également besoin d’argent, il est prêt à tout.
Il veut en effet relancer le délirant programme électro-nucléaire avec son insoluble problème des déchets radioactifs mortels, via une propagande obsessionnelle (prétexte de la guerre en Ukraine, menace de pannes de courant, chantage climatique…).

Il veut étendre le complexe militaro-industriel. Macron vient d’annoncer une hausse hallucinante du budget des armées de 413 milliards € sur 2024-2030, budget qui était déjà passé de 32,3 milliards € en 2017 à 43,9 milliards € en 2023.
À comparer avec les 12 milliards de déficit annoncé pour les caisses de retraite !
Ne soyons pas dupes des prétextes. Ni Xi Jinping, ni Poutine ne songent à envahir la France, ces dictateurs ne sont pas aussi stupides. En revanche, l’armée française est déployée en Afrique, avec les succès que l’on connaît (Libye, Sahel…), incapable de résoudre le prétexte islamiste. En revanche, les chars Leclerc sont utilisés par l’État saoudien pour faire la guerre au Yémen.

La course aux armements, la guerre, le bagne salarial, une retraite misérable : voilà leur monde. Ce n’est pas le nôtre, cela ne doit pas être le nôtre !

Face à la résistance, la classe politique prend peur. Une partie d’entre elle (post-fascistes du RN, post-staliniens de la gauche) propose une issue : un référendum sur les retraites. Attention à la fausse bonne idée !
Le mythe de la démocratie directe est séduisant sur le papier, mais dangereux en pratique. Le soi-disant « débat démocratique » sera biaisé par les grands médias possédés par le patronat, avec ses lèche-bottes, ou par des discours technocratiques résumant les enjeux à des formules mathématiques. Il ratera l’essentiel : la remise en cause d’un système qui rend le labeur plus pénible et mortifère (la guerre, le profit, le gâchis…).

L’issue ne peut pas être politicienne. La corruption ou la soumission des élus de tout bord est avérée. L’abstention électorale qui le démontre ne suffit pas. C’est à nous-mêmes, collectivement organisés, de prendre les choses en main.

La grève générale ne sera pas seulement un arrêt de travail, mais une expropriation sur place de la production matérielle ou intellectuelle que nous mettrons au service d’une autre société. Ne pensons pas que c’est une utopie, sinon les rapaces rafleront tout.

Nous retrouver aux Causeries libertaires mensuelles
au café associatif Le Remue-Méninges (43 rue Michelet 42000).
Thème du mercredi 15 février 2023 (à 20 h) : Les Coopératives, bilan et perspectives

Groupe Nestor-Makhno (région stéphanoise) de la Fédération Anarchiste
groupe.makhno42@gmail.com