Anarchie dans le monde > Luis Garcia e Silva (1933-2020)
Anarchie dans le monde
par A Batalha • le 26 juillet 2020
Luis Garcia e Silva (1933-2020)
Lien permanent : https://monde-libertaire.net/index.php?articlen=5006
Lorsque en 2012 je suis retourné au Portugal après presque quarante ans, j’ai eu le plaisir de revoir Luis et Elisa Areias dans leur maison, dont le jardin était planté d’extraordinaires citronniers.
J’ai traduit le texte de A Batalha, signé par João Freire et António Cândido Franco, qui annonce le décès de Luis.
Luis Garcia e Silva (1933-2020). – Un soutien de A Batalha
Après une longue maladie Luis Garcia e Silva est décédé récemment. C’était l’un des militants les plus actifs du mouvement libertaire portugais depuis le 25 avril[note].
Avec l’indéfectible action de sa compagne Elisa Areias, ils ont assuré avec permanence et responsabilité la plus grande partie des tâches d’administration du Centre d’Études libertaires ainsi que la publication du journal A Batalha et son installation à son nouveau siège.
(...)
Critique du régime politique dictatorial, il est l’un des rares nouveaux militants déjà expérimentés qui se réunirent au siège de la rue Angelina Vidal pour tenter de reconstruire un mouvement libertaire à partir de son journal le plus représentatif. Ceci est documenté par plusieurs des photos qui ont été présentées à la récente Exposition de A Batalha.
Bien qu’il ait été absent pendant quelques années — surtout pendant la période la plus turbulente des années 70 parmi les anarchistes, les syndicalistes et les « autonomistes » — Luis revint aux activités de propagande du CEL et, en 1988, dans le dernier numéro du journal édité sous la direction d’Emidio Santana [note] , il rejoignit la rédaction du journal, un poste qu’il n’abandonna qu’en 2018, pour des raisons évidentes de santé. Ce furent donc trente années de collaboration éditoriale permanente, déterminantes pour que le journal reste présent dans les kiosques.
Garcia e Silva est également l’auteur de plusieurs brochures et cahiers édités en complément du journal, et il organisa plusieurs débats et expositions sous l’égide du « Circulo Joaquina Dorado — Liberto Sarrau » (anarchistes espagnols devenus amis du CEL).
Idéologiquement peut-être proche du socialisme libertaire auquel adhéra Moises Silva Ramos, Luis Garcia Silva et Elisa Areias sont les idéalistes qui, plus que tout autre, ont réussi à faire survivre A Batalha dans l’espace public, en poursuivant l’effort et l’enthousiasme de l’équipe où (sans négliger les autres), les noms d’Emidio Santana, Moises Ramos et Ligia de Oliveira doivent être mis en évidence.
Il était franc et loyal et savait exprimer ses opinions d’une manière calme, bien qu’affirmée, en renonçant rarement à ses positions étudiées et étayées. Pendant des années, il a joué un rôle clé dans la coordination de la rédaction du journal, en convoquant ses réunions, qui se déroulaient généralement le samedi après-midi, mais il n’a jamais voulu en assumer officiellement la direction, laissant cette tâche à des personnalités qui participaient directement au CEL — d’abord Maria Magos Jorge et ensuite Joao Santiago, un autodidacte qui a travaillé toute sa vie comme cordonnier et qui est resté pendant de nombreuses années à la tête du journal, toujours en collaboration étroite avec Luis et Elisa.
Les notes qu’il a écrites pour le journal, et elles sont innombrables, sont, dès 1975, celles d’un homme de bonne culture, aux lectures variées, au goût prononcé pour l’écriture, au style personnel, qui excelle dans la bonne construction, l’économie et la clarté du vocabulaire, le tout en accord avec les indications données par Luis Antonio Verney [note] dans ses lettres sur la Rhétorique et qu’Antonio Sergio [note] des siècles plus tard a actualisées. Sergio était également l’un de ses auteurs préférés, et il a écrit sur lui avec sympathie dans A Batalha.
Sa tradition a été celle des Lumières, proche de la raison éclairée, ce qui ne devrait pas surprendre chez quelqu’un qui a fait des études de médecine et qui a consacré une longue vie à la science.
Quoi qu’il en soit, cela ne l’a pas empêché de reconnaître les effets maléfiques du « progrès » et d’accorder la plus grande attention aux mouvements qui ont remis en cause le développement industriel, en ouvrant les pages du journal à de nouveaux sujets tels que l’agriculture biologique, la lutte contre l’exploitation minière et la fracturation hydraulique (fracking).
Un dernier mot pour Elisa Areias, compagne d’une vie, qui l’a beaucoup soutenu dans sa maladie, et pour Sergio, leur fils, que nous saluons avec amitié et le plus grand respect pour la mémoire de Luis Garcia e Silva.
João Freire et António Cândido Franco
Un article sur A Batalha
J’ai traduit le texte de A Batalha, signé par João Freire et António Cândido Franco, qui annonce le décès de Luis.
Luis Garcia e Silva (1933-2020). – Un soutien de A Batalha
Après une longue maladie Luis Garcia e Silva est décédé récemment. C’était l’un des militants les plus actifs du mouvement libertaire portugais depuis le 25 avril[note].
Avec l’indéfectible action de sa compagne Elisa Areias, ils ont assuré avec permanence et responsabilité la plus grande partie des tâches d’administration du Centre d’Études libertaires ainsi que la publication du journal A Batalha et son installation à son nouveau siège.
(...)
Critique du régime politique dictatorial, il est l’un des rares nouveaux militants déjà expérimentés qui se réunirent au siège de la rue Angelina Vidal pour tenter de reconstruire un mouvement libertaire à partir de son journal le plus représentatif. Ceci est documenté par plusieurs des photos qui ont été présentées à la récente Exposition de A Batalha.
Bien qu’il ait été absent pendant quelques années — surtout pendant la période la plus turbulente des années 70 parmi les anarchistes, les syndicalistes et les « autonomistes » — Luis revint aux activités de propagande du CEL et, en 1988, dans le dernier numéro du journal édité sous la direction d’Emidio Santana [note] , il rejoignit la rédaction du journal, un poste qu’il n’abandonna qu’en 2018, pour des raisons évidentes de santé. Ce furent donc trente années de collaboration éditoriale permanente, déterminantes pour que le journal reste présent dans les kiosques.
Garcia e Silva est également l’auteur de plusieurs brochures et cahiers édités en complément du journal, et il organisa plusieurs débats et expositions sous l’égide du « Circulo Joaquina Dorado — Liberto Sarrau » (anarchistes espagnols devenus amis du CEL).
Idéologiquement peut-être proche du socialisme libertaire auquel adhéra Moises Silva Ramos, Luis Garcia Silva et Elisa Areias sont les idéalistes qui, plus que tout autre, ont réussi à faire survivre A Batalha dans l’espace public, en poursuivant l’effort et l’enthousiasme de l’équipe où (sans négliger les autres), les noms d’Emidio Santana, Moises Ramos et Ligia de Oliveira doivent être mis en évidence.
Il était franc et loyal et savait exprimer ses opinions d’une manière calme, bien qu’affirmée, en renonçant rarement à ses positions étudiées et étayées. Pendant des années, il a joué un rôle clé dans la coordination de la rédaction du journal, en convoquant ses réunions, qui se déroulaient généralement le samedi après-midi, mais il n’a jamais voulu en assumer officiellement la direction, laissant cette tâche à des personnalités qui participaient directement au CEL — d’abord Maria Magos Jorge et ensuite Joao Santiago, un autodidacte qui a travaillé toute sa vie comme cordonnier et qui est resté pendant de nombreuses années à la tête du journal, toujours en collaboration étroite avec Luis et Elisa.
Les notes qu’il a écrites pour le journal, et elles sont innombrables, sont, dès 1975, celles d’un homme de bonne culture, aux lectures variées, au goût prononcé pour l’écriture, au style personnel, qui excelle dans la bonne construction, l’économie et la clarté du vocabulaire, le tout en accord avec les indications données par Luis Antonio Verney [note] dans ses lettres sur la Rhétorique et qu’Antonio Sergio [note] des siècles plus tard a actualisées. Sergio était également l’un de ses auteurs préférés, et il a écrit sur lui avec sympathie dans A Batalha.
Sa tradition a été celle des Lumières, proche de la raison éclairée, ce qui ne devrait pas surprendre chez quelqu’un qui a fait des études de médecine et qui a consacré une longue vie à la science.
Quoi qu’il en soit, cela ne l’a pas empêché de reconnaître les effets maléfiques du « progrès » et d’accorder la plus grande attention aux mouvements qui ont remis en cause le développement industriel, en ouvrant les pages du journal à de nouveaux sujets tels que l’agriculture biologique, la lutte contre l’exploitation minière et la fracturation hydraulique (fracking).
Un dernier mot pour Elisa Areias, compagne d’une vie, qui l’a beaucoup soutenu dans sa maladie, et pour Sergio, leur fils, que nous saluons avec amitié et le plus grand respect pour la mémoire de Luis Garcia e Silva.
João Freire et António Cândido Franco
Un article sur A Batalha
PAR : A Batalha
Revue libertaire portugaise
Revue libertaire portugaise
SES ARTICLES RÉCENTS :
Réagir à cet article
Écrire un commentaire ...
Poster le commentaire
Annuler
1 |
le 28 juillet 2020 15:31:55 par Luisa |
Mille mercis de nous faire partager une vie de luttes