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par Rodkol • le 18 mars 2018
Chronique néphrétique
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Y’en a marre des gens !
Article extrait du « Monde libertaire » n° 1791 de janvier 2018
« Ils ne font pas ce qu’on voudrait qu’ils fassent, les gens. Par exemple, ils auraient dû être dans la rue et manifester leur colère. Des raisons il y en a plein ! Mais non, ils n’étaient pas dans la rue, les gens. Pas assez nombreux en tous les cas. Pourtant la météo de l’arrière-saison a été propice aux promenades manifestantes, et j’en connais beaucoup en colère, des gens. Déjà qu’avant cela ils avaient voté comme des veaux… » Il a un coup de mou le militant. Elle est colère la militante. Ils sont un peu dégoûtés. Ils sont du Parti. Ou de l’Autre, Parti. Ou du Mouvement. De l’Organisation. De la mouvance...
« Qu’est-ce qu’il faut faire ? Qu’est-ce qu’il faut dire ? Pourquoi ne viennent-ils pas plus nombreux aux manifs ? Comment faire pour que les gens militent ? Il faut les attirer, les faire se bouger, s’activer ! On dirait qu’ils sont écœurés de tout… » Et si soudain le militant ou la militante se demandait, en se réfléchissant dans le miroir : « Depuis que tu milites, tu penses avoir dégoûté combien de gens de la politique !? »
« Tu les as dégoûtés par tes certitudes, parce que toi, tu sais. Tu as les bons schémas d’analyse, ceux qui permettent de faire entrer toute la réalité du monde et sa complexité dans quelques petites cases bien disposées. Tu les as dégoûtés en ne reconnaissant jamais t’être trompé-e. Tu les as dégoûtés par ce ton infantilisant, méprisant, démagogue, professoral que tu adoptes dans les conversations s’en même t’en rendre compte... Tu les as dégoûtés par tes attitudes et tes actes en contradiction avec tes beaux discours. Tu les as dégoûtés par les moyens que tu as pris pour te maintenir à la tête, à la direction, même du plus petit des micro-groupuscules. Tu les as dégoûtés par le nombre de circonvolutions théoriques pour justifier tes trahisons. Tu les as dégoûtés par ton sectarisme, tes œillères, tes haines féroces au sein de ton propre camp et cette incapacité à jouer collectif tout en te proclamant pour le bien commun... »
« C’est vrai... On a peut-être un peu merdé... On sent que quelque chose ne passe plus dans notre discours ou dans nos méthodes un tant soit peu trop directives. » C’est qu’ils veulent avoir leur mot à dire les gens ! Ils pensent les gens ! Ils ont vécu, ils ont des envies, des refus, des rêves... Ils ont déjà été refroidis, les gens. Pendant des dizaines d’années pour certains ! Et pour les plus jeunes, ils semblent avoir accumulés en quelques temps autant d’expériences que les anciens...
« Faut que l’on renouvelle la formule. On va faire dans le participatif ! » Et tout le monde s’y met. Et tous les politiques de surfer sur la vague... Partout on fait des débats. Cela permet de brasser large, tous ensembles ! Tous ensembles ! Même si chaque parti fait ses débats à lui, évidemment. Et le militant qui découvre que des gens qui prennent la parole, ça fait du bien. Comme un souffle, un élan, une découverte. Nous pouvons nous réunir pour autre chose qu’écouter la bonne parole. Nous pouvons nous rassembler pour parler de nos vies, exposer nos dilemmes, exprimer nos ras-le-bol. Partir de ce que nous sommes, de ce que nous vivons, de ce que nous ne voulons plus, de nos espoirs d’autre chose.
Mais ça ne suffira pas. On décide de quoi ? On décide vraiment quand ? A la fin on décide seulement du candidat qui… ? « Le projet que nous sommes en train de construire, c’est un projet pour prendre le pouvoir, mais le prendre pour le rendre aux citoyens. » C’est beau, hein ? C’est du Macron... On dirait presque du Mitterrand ! Lui il avait dit : « Je veux le pouvoir, pour vous le rendre. » Et « Mélenchon-la-seule-opposition » (qui tire à boulets rouges sur le Macron, mais qui a pour modèle adoré et respecté le Mitterrand) dit, lors de la convention et des débats de la France Insoumise à Clermont-Ferrand : « Je donne les clefs mais je garde le double. » Très bien ! Qu’il garde le double, parce que c’est un hologramme ! Ce qui n’est pas un mirage, ce sont les gens. Réunis, en débats. Et c’est bien ce qui peut nous ouvrir toutes les portes. Si dans leurs débats ils décident d’y décider. De tout.
« Qu’est-ce qu’il faut faire ? Qu’est-ce qu’il faut dire ? Pourquoi ne viennent-ils pas plus nombreux aux manifs ? Comment faire pour que les gens militent ? Il faut les attirer, les faire se bouger, s’activer ! On dirait qu’ils sont écœurés de tout… » Et si soudain le militant ou la militante se demandait, en se réfléchissant dans le miroir : « Depuis que tu milites, tu penses avoir dégoûté combien de gens de la politique !? »
« Tu les as dégoûtés par tes certitudes, parce que toi, tu sais. Tu as les bons schémas d’analyse, ceux qui permettent de faire entrer toute la réalité du monde et sa complexité dans quelques petites cases bien disposées. Tu les as dégoûtés en ne reconnaissant jamais t’être trompé-e. Tu les as dégoûtés par ce ton infantilisant, méprisant, démagogue, professoral que tu adoptes dans les conversations s’en même t’en rendre compte... Tu les as dégoûtés par tes attitudes et tes actes en contradiction avec tes beaux discours. Tu les as dégoûtés par les moyens que tu as pris pour te maintenir à la tête, à la direction, même du plus petit des micro-groupuscules. Tu les as dégoûtés par le nombre de circonvolutions théoriques pour justifier tes trahisons. Tu les as dégoûtés par ton sectarisme, tes œillères, tes haines féroces au sein de ton propre camp et cette incapacité à jouer collectif tout en te proclamant pour le bien commun... »
« C’est vrai... On a peut-être un peu merdé... On sent que quelque chose ne passe plus dans notre discours ou dans nos méthodes un tant soit peu trop directives. » C’est qu’ils veulent avoir leur mot à dire les gens ! Ils pensent les gens ! Ils ont vécu, ils ont des envies, des refus, des rêves... Ils ont déjà été refroidis, les gens. Pendant des dizaines d’années pour certains ! Et pour les plus jeunes, ils semblent avoir accumulés en quelques temps autant d’expériences que les anciens...
« Faut que l’on renouvelle la formule. On va faire dans le participatif ! » Et tout le monde s’y met. Et tous les politiques de surfer sur la vague... Partout on fait des débats. Cela permet de brasser large, tous ensembles ! Tous ensembles ! Même si chaque parti fait ses débats à lui, évidemment. Et le militant qui découvre que des gens qui prennent la parole, ça fait du bien. Comme un souffle, un élan, une découverte. Nous pouvons nous réunir pour autre chose qu’écouter la bonne parole. Nous pouvons nous rassembler pour parler de nos vies, exposer nos dilemmes, exprimer nos ras-le-bol. Partir de ce que nous sommes, de ce que nous vivons, de ce que nous ne voulons plus, de nos espoirs d’autre chose.
Mais ça ne suffira pas. On décide de quoi ? On décide vraiment quand ? A la fin on décide seulement du candidat qui… ? « Le projet que nous sommes en train de construire, c’est un projet pour prendre le pouvoir, mais le prendre pour le rendre aux citoyens. » C’est beau, hein ? C’est du Macron... On dirait presque du Mitterrand ! Lui il avait dit : « Je veux le pouvoir, pour vous le rendre. » Et « Mélenchon-la-seule-opposition » (qui tire à boulets rouges sur le Macron, mais qui a pour modèle adoré et respecté le Mitterrand) dit, lors de la convention et des débats de la France Insoumise à Clermont-Ferrand : « Je donne les clefs mais je garde le double. » Très bien ! Qu’il garde le double, parce que c’est un hologramme ! Ce qui n’est pas un mirage, ce sont les gens. Réunis, en débats. Et c’est bien ce qui peut nous ouvrir toutes les portes. Si dans leurs débats ils décident d’y décider. De tout.
PAR : Rodkol
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le 4 juin 2020 22:02:48 par Luisa |
Excellent diagnostic ! La maladie gagne du terrain ... Le remède est urgent !