Arts et Spectacles > A voir, deux spectacles au féminin
Arts et Spectacles
par Evelyne Trân le 19 janvier 2020

A voir, deux spectacles au féminin

Lien permanent : https://monde-libertaire.net/index.php?articlen=4458

Deux propositions de spectacles au féminin

RIEN PLUS RIEN AU MONDE




Texte : Massimo CARLOTTO
Mise en scène : Fabian FERRARI
Distribution : Amandine ROUSSEAU
Durée : 55 min

Amandine ROUSSEAU était l’invitée de l’émission « DEUX SOUS DE SCENE » sur Radio Libertaire 89.4, le samedi 7 Mai 2016

Imaginez une page de journal à scandale, maculée de sang, épinglée sur un mur blafard d’une cité dortoir où seules claironnent quelques enseignes de supérettes. La jeune femme qui tient l’affiche revient du marché, elle porte une robe fleurie et les taches rouges qui colorent ses bras, ses mollets donnent à penser qu’elle a été éclaboussée par une teinture.

Nous comprenons très vite qu’elle est une fenêtre sur le monde à sa façon. Physiquement, elle est très acceptable, elle pourrait illustrer un spot publicitaire qui vante quelques articles de ménage. A condition de lui clouer le bec, ce qui n’est pas évidemment pas le propos de Massimo CARLOTTO qui brosse un portrait saignant d’une ménagère ordinaire en plein burn out.

« Moi femme » va-t-elle marteler tout le long d’un monologue terrifiant par sa crudité. Toute ce qu’elle raconte peut paraître improbable dans une société où il faut prendre soin de ne pas laisser s’exhaler les mauvaises odeurs, les mauvaises pensées, toute cette misère juste bonne à faire valoir les prodiges des produits de ménage.

Elle est pourtant bien rythmée la vie de cette femme de ménage qui passe sa vie à compter, à repérer les articles les moins chers, à regarder les émissions de télé réalité, qui rêve comme toute Madame Bovary d’avoir un amant, à grandes gorgées de vin rouge. Un amant qui s’appellerait ailleurs, qui l’extirperait de sa prison.

C’est une société pieuvre que décrit Massimo CARLOTTO à travers une de ses victimes sans nom, empoisonnée, sulfatée, asservie, devenue un monstre parce que toutes ses pensées n’ont plus de couleurs, et que dans son cerveau ne défilent que les étiquettes de discount, la peur de manquer, et l’horizon fatal d’un mari impuissant et d’une fille indécente.
Cette vision pathétique, impitoyable reflète pourtant bien nos réflexes ordinaires. Nous avons tellement vite fait de recouvrir les odeurs nauséabondes d’une serpillière en l’aspergeant de parfum à la lavande ! Cachez cette saleté que je ne saurais voir !

C’est une belle idée du metteur en scène Fabian FERRARI de faire incarner ce monstre par une jeune femme aussi fraîche qu’Amandine ROUSSEAU. Sa prestation met en évidence tous ces petits démons invisibles capables de faire plonger un individu quelconque. Curieusement, à notre corps défendant, ce personnage antipathique finit par émouvoir parce qu’il renvoie à la solitude, au sentiment d’impuissance, d’échec de tout individu dès lors qu’il prend conscience que ses rêves ne s’aligneront jamais sur sa réalité.

Une jeune femme qui souffre qui ne peut plus dire sa souffrance parce qu’elle est devenue un monstre. Cela nous concerne humainement nous dit le metteur en scène. Plutôt que de la juger, nous aurions envie de l’embrasser par instinct de survie, parce qu’elle est en danger. Elle ne s’aime pas, son cœur est devenu sec à cause d’une société qui consomme, consume l’individu, inhumaine ?

Un fait divers, un individu comme un grain de poussière fondu dans la masse, invisible, banal, c’est ce dont s’occupe le regard de Massimo CARLOTTO qui avance vers l’affiche déchirée de cette ménagère qui dit « Moi, femme… » sans faire de belles phrases, en ressassant juste cet ordinaire qui la conduit au néant.

Par la grâce du metteur en scène et la composition remarquable de la comédienne, nous sommes scotchés par ce cruel et éloquent témoignage !

Au Théâtre de la Contrescarpe,5 rue Blainville 75005 Paris
A partir du 21 janvier
En janvier : les mardis et mercredis à 21h. En février et mars : les mardis à 19h et mercredis à 21h.
_____________________________________________________________________________

Passons au deuxième spectacle...

LES 4 BARBU(E)S, LE PARI D’EN RIRE




Les 4 Barbu(e)s : Danielle Bonito Sales (chant, jeu, flûte traversière),Caroline Fay (chant, jeu, ukulélé), Dominique Glory (piano, jeu, chant), Sabine Venaruzzo (chant, jeu, mélodica basse)
Arrangements et direction musicale Benjamin Laurent
Mise en scène Jean Jacques Minazio
Dramaturgie Marie-Hélène Clément

Qui se souvient des Quatre Barbus, ce groupe vocal né dans les années 1939 ? Leur répertoire très vaste fait partie du patrimoine musical français. Nous leur devons notamment un disque de chansons anarchistes, un grand nombre de chansons paillardes et des adaptations de chansons de Francis Blanche et Pierre Dac.




Nous avons été heureux de découvrir que 4 barbues femmes avaient décidé de mettre leurs pas dans la route tracée par ces artistes aux mines un peu patibulaires, en apportant leur grain de sel, le meilleur sans doute celui de la folie. Mêmes déguisées avec des barbes fleuries, leur féminité explose et pendant tout le spectacle où elles chantent en solo, à tue-tête ou en chœur sous la férule d’une pianiste redoutable et d’un metteur en scène avisé, c’est un véritable bouquet de fleurs vocales, un feu d’artifice qui illumine la scène.

S’enchaînent de façon vertigineuse musiques et paroles de l’Ouverture du Barbier de Séville (Blanche, Dac, Rossini) , la Cantate des boîtes (Vian), La Pince à Linge (Blanche, Beethoven), l’Age de raison (Blanche) , Chant d’Allégresse (Chopin, Dac) , Parti d’en Rire (Ravel, Blanche et Dac), la Chanson des compagnons (populaire), La Tyrolienne haineuse (Dac) , Le Rat (populaire), L’homme de Cro-Magnon (populaire), Le Cheval de corbillard (populaire) et autres surprises.
Voilà un spectacle hautement recommandable qui inspirera les grands et petits pour le karaoké. En sortant du spectacle, nous avions encore l’air de la Danse macchab (Saint Saëns, Blanche) dans la tête.

Courez donc à la Divine comédie, vous aurez du soleil, plein les yeux, plein les oreilles, pour longtemps !

Le 18 Janvier 2020
Evelyne Trân

La Divine comédie 2, rue Saulnier 75009 PARIS – Du 19 janvier au 8 mars (journée internationale des femmes) – Tous les dimanches à 15h30 et 20h00 –




PAR : Evelyne Trân
SES ARTICLES RÉCENTS :
Debout les crabes, le brigadier monte.
C’est sur un quai que le brigadier les découvrit.
le brigadier et son QI entre deux...
Pas de 2.0 pour le brigadier
"Oeil pour oeil, trois coups pour trois coups ?" se demande le brigadier
On regarde quoi ce soir ? se demande le brigadier
Le brigadier - employé de théâtre - et les employées de maison.
Un Jacques, une Anne, un Jean-Paul, un brigadier... et un raton laveur
Bécaille était dans la tombe qui regardait le brigadier
Une pinte de Guiness pour le brigadier
un brigadier mélomane
les blessures du brigadier
Le brigadier à l’école
Le brigadier redécouvre des textes
Le brigadier songe à ce que lui a dit une actrice : "Le trac, cela vient avec le talent."
Le brigadier et le capitaine
Fou, le brigadier ?
Confidence de Judka Herpstu au brigadier : " L’arriviste est celui qui s’engage derrière vous dans une porte tambour et trouve le moyen de sortir le premier."
Le brigadier est nyctalope
Au service du public, le brigadier est usager
Né en Juillet à Avignon, le brigadier est du signe du crabe.
"tout autour de l’île il y a de l’eau" remarque le brigadier
Est-ce bien raisonnable, brigadier ?
Le brigadier au champ
Le brigadier, bâton mais pas sous-off, au festival OFF
"La mémoire est la sentinelle de l’esprit" pensa le brigadier en confondant trou du souffleur et trou de mémoire...
Le temps est à la tempête pour le brigadier
Honoré, mon cher brigadier !
Chirac contre Mallarmé
Les trois signes du brigadier
Le brigadier et l’écrevisse
Une séance en enfer pour le brigadier
"Euréka" crie le brigadier
Tout le monde sur le pont, ordre du brigadier
le brigadier, Madame Fischer et Pablo...
Rendez-vous avec le COLLECTIF VIETNAM DIOXINE
Le brigadier dans la salle d’attente
Enfant, le brigadier rêvait de devenir bâton de pluie
pas de "good morning Vietnam" pour le brigadier
Le brigadier cherche à répondre à cette question : “Qu’advient-il du trou lorsque le fromage a disparu ?”
Godot, enfin arrivé, entraîne le brigadier au théâtre
Le brigadier, fils d’un arbre
Mais quel âge a donc le brigadier ?
Hey Brigadier, don’t make it bad...
Entendre le temps qui pousse… de Pascale LOCQUIN
Henri CALET, un doux anarchiste
Le brigadier est mat en trois coups
Même le brigadier a une mère
Le brigadier, Emile, et l’autre...
On est par trop sérieux quand on est brigadier
Le fauteuil d’artiste de Frédéric ZEITOUN
"Quand des blancs qui ne se connaissent pas se mettent à parler entre eux, il y a un nègre qui va mourir." pense le brigadier...
Nelly et Monsieur Brigadier
"La boule huit en coin avec effet rétro pour me placer !" annonce le brigadier
Le brigadier est amoureux
Le brigadier, un arbre mort. Ça fait réfléchir...
Le brigadier préfère les madeleines aux financiers
Pour le brigadier, pas de doute, l’incertitude est une valeur sûre. En principe...
Fa, ré, fa, ré joue le brigadier sur son clavier
Nouvelles de temps de guerre
Le nez rouge du brigadier
Le brigadier se voyait déjà...
Le massage n’est pas pour le brigadier
C’est les autres... dont le brigadier
Une table pour le brigadier
Brigadier, aimez-vous Brahms ?... ou Sagan ?...
Dans le bistrot d’Alphonse, le brigadier paye un verre.
Le poète des rues
Le flûtiste et la colombe.
Le brigadier se "ballade" à Paris
Témoignage d’une passagère d’autobus
Le brigadier se met à table
le brigadier va piano
Quoi ! Quoi ! quoisse le brigadier fou.
Le brigadier qui ne dit mots, passant...
Le brigadier, festivalier en Avignon
Le brigadier se fait faire la lecture
REPAS DE SOUTIEN AU PROCES DE TRAN TO NGA
Un spectacle musical pour le brigadier
Mais de quoi as-tu l’air ?
Quand le brigadier "rewind" la dernière bande
Le Brigadier connait-il Nora ?
Le brigadier se souvient de ce temps-là
Marguerite et le brigadier
Belle rencontre pour le brigadier
La femme est l’avenir du brigadier
S’accompagnant d’un doigt ou quelques doigts le brigadier se clowne.
Assieds-toi, brigadier !
Le brigadier au chevet
Le brigadier et le sourire noir de Mémé
Ne Bruscon pas le brigadier...
Le nouveau brigadier
Brigadier, écoute... Elles te parlent...
AY Brigadier !
Le brigadier témoin de l’Histoire
Joséphine BAKER. Les dernières années. La renaissance d’une étoile.
Le brigadier nous dit qu’au milieu coule une frontière
Un livre : Correspondance avec la Mouette Anton TCHEKHOV et Lydia MIZINOVA
En hiver, le brigadier songe à une mouette en avril
Le Brigadier à perdre la raison
Le brigadier aux violons
Joséphine Baker racontée par un de ses enfants
Le brigadier et lui
Un brigadier slave
Le brigadier sur l’autre rive
Brigadier, un double !
Le brigadier, en attendant Antigone...
Agent orange : un film.
Le brigadier connaît la chanson
La passeggiata del brigadiere a Roma, città aperta
Conférence de soutien à Tran To Nga
Le brigadier a l’âme slave
Le soleil n’a pas encore disparu !
Des nouvelles du procès de Tran To Nga contre les fabricants de l’agent orange
Le brigadier en ce début d’octobre
Le brigadier rencontre Romain Gary
Le brigadier rencontre Camus
Le brigadier du temps perdu
La rentrée du brigadier
Exposition sur l’agent orange
Affect ou éthique?
Le vigile et la flûte traversière
Le brigadier a-t-il son pass ?...
Poupée en chiffons
Quand le brigadier rencontre Proudhon et Courbet
Bon anniversaire Francis Blanche !
Le brigadier toujours en Avignon
le brigadier festivalier
Le brigadier en Avignon
Le brigadier pour ce premier jour d’été
le brigadier de la mi-juin
Le brigadier frappe à la porte du ML
Ecoutez, c’est le brigadier...
Les voilà, Les trois coups du brigadier
Procès intenté par Madame TRAN To Nga à l’encontre de 14 firmes américaines.
L’agent orange-dioxine. Le tribunal d’Evry fait la sourde oreille
V’la le brigadier qui va reprendre du service
???? Cascade d’un poème ou quelle mouche te pique ????
L’agent orange-dioxine
Histoire d’un maillon faible
Vive les librairies d’occasion !
De Déborah Levy à George Orwell
Le printemps de la poésie
Les chants révolutionnaires d’EUGENE POTTIER (1816-1887)
Ma Chère Montagne
Ma terre empoisonnée de Tran To Nga
Les Grandes Traversées d’Helen JUREN
Brigadier même pas mort !
D’Anne Sylvestre à Camus
L’agent orange-dioxine : Résumé du procès qui a débuté ce 25 Janvier 2021 à Evry.
L’agent orange-dioxine
Passé, présent, futur
Pour qui vous prenez-vous ?
Bas les masques !
Les mots parlent d’eux mêmes
En attendant Godot... Isabelle Sprung.
Histoire de bus.
le brigadier tapera trois fois
Un biptyque
Elle
A propos de l’aquoibonisme
Bol d’air
Le théâtre de la vie
Double visite du brigadier
Une fantaisie du brigadier
le brigadier et la SORCIERE
Le brigadier néanmoins
Le retour du brigadier libertaire
Connaissiez-vous Henry Pessar ?
11e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
Liberté j’écris ton nom
Connaissez-vous Velibor Čolić ?
Le RAT-roseur Rat-rosé...
10e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
9e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
Mais ne dîtes pas n’importe quoi !
8e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
Fourmi humaine
Sans visage
7e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
Tous ces visages qui disent « ouf »
6e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
5e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
COVID 19 encore et encore
4e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
En relisant Baudelaire
3e partie des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
Suite des entretiens à bâtons rompus de Patrick KIPPER
Qui se cache derrière son masque ?
CAMUS
Avoir ou ne pas avoir le coronavirus
Confidence de femme
Brigadier !
Candide, le brigadier ?
Le brigadier prend le Tramway, correspondance à Mouette
Et revoilà le brigadier !
L’essence d’un individu c’est son intimité
Le brigadier est de retour...
Je m’appelle Erik Satie, comme tout le monde
Et pendant ce temps Simone veille
Poètes ? Deux papiers...
deux pièces (de théâtre) à visiter au 36, rue des Mathurins
du théâtre en ce début d’année : Saigon / Paris Aller Simple
aux vagues d’un poète
Spectacles de résistance à découvrir au théâtre
SPECTACLES AU FEMININ A LA MANUFACTURE DES ABBESSES
Nouveaux coups paisibles du brigadier : BERLIN 33
Au théâtre : POINTS DE NON-RETOUR. QUAIS DE SEINE
théâtre : l’analphabète
Au théâtre "Change me"
c’est encore du théâtre : Killing robots
Théâtre : QUAIS DE SEINE
théâtre : Et là-haut les oiseaux
Théâtre : TANT QU’IL Y AURA DES COQUELICOTS...
théâtre : l’ingénu de Voltaire
théâtre : Les témoins
Théâtre : un sac de billes
théâtre : Pour un oui ou pour un non
Les coups paisibles du brigadier. Chroniques théâtrales de septembre 2019
Au bord du trottoir
Histoire d’un poète
au poète orgueilleux
La brodeuse
Dans quel monde vivons-nous ?
Portrait d’hybride
Tout va bien
La lutte
Page 57
théâtre : Sang négrier
Théâtre : CROCODILES -L’HISTOIRE VRAIE D’UN JEUNE EN EXIL
Théâtre : Europa (Esperanza)
Théâtre : Léo et Lui
théâtre : THIAROYE - POINT DE NON RETOUR
"Pas pleurer"
Réagir à cet article
Écrire un commentaire ...
Poster le commentaire
Annuler