Marche mondiale des femmes : déjà une histoire !

mis en ligne le 5 mars 2015
1768CarreCourtepointe1995 : du pain et des roses
En 1995 la Fédération des femmes du Québec (FFQ) organise une marche de 200 km pour « du pain » – c’est-à-dire des emplois et des salaires décents pour tous, l’équité salariale et « des roses » – c’est-à-dire de meilleures conditions de vie, permettant une conciliation harmonieuse des responsabilités professionnelles et familiales, ainsi qu’une protection sociale et un système public de santé dignes de ce nom.
Le 26 mai, des centaines de femmes entreprennent une marche à pied de 10 jours vers Québec pour aller manifester devant le parlement contre la pauvreté des femmes. Par cette marche elles obtiennent des améliorations pour la vie des femmes de leur pays.

Contre la pauvreté et la violence : 2 000 bonnes raisons de marcher !
Dans les suites de la marche « Du pain et des roses » en 1995, l’idée d’entreprendre une Marche mondiale des femmes pour marquer le début du XXIe siècle a germé dans l’imaginaire de militantes québécoises et de déléguées de plusieurs pays du Sud venues marcher avec les Québécoises. Des femmes du monde entier se sont solidarisées contre la pauvreté et la violence envers les femmes. Des comités de coordination et des groupes de femmes ont été mis sur pied dans de nombreux pays et plus de cinq millions de femmes et d’hommes à travers le monde répondent à l’appel.
Vingt et une revendications sont structurées en quatre blocs distincts :
– instaurer des programmes pour lutter contre la pauvreté et la violence ;
– redistribuer la richesse pour améliorer les conditions de vie ;
– éliminer la discrimination envers toutes les femmes ;
– établir des lois pour le respect des droits des femmes.
Le 16 octobre 2000, une délégation internationale de femmes a rencontré les dirigeants du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale et le 17, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, pendant que 10 000 femmes venues de tous les continents manifestaient dans les rues de New York.

2005 : la Charte mondiale des femmes pour l’humanité.
Notre volonté de construire ensemble une Charte mondiale des femmes pour l’humanité répond à l’urgence de proposer des alternatives économiques, politiques, sociales et culturelles afin de rendre un autre monde possible. Après un processus de consultation et de rédaction collective qui a duré un an et demi, auquel ont participé des dizaines de groupes de toutes les régions du monde, la Charte a été adoptée lors de la Cinquième Rencontre internationale de la Marche mondiale des femmes (MMF), le 10 décembre 2004 à Kigali au Rwanda.
La Charte mondiale des femmes propose un monde basé sur 5 valeurs : égalité, liberté, solidarité, justice et paix.

La courtepointe de la solidarité
Pendant la Marche, dans chaque pays, les femmes réalisent des carrés de courtepointe qui, assemblés, composent la courtepointe de la solidarité mondiale. Cette œuvre collective illustre les valeurs portées par les femmes et qu’elles ont inscrites dans la Charte mondiale des femmes pour l’humanité.
Les 28 et 29 mai 2005, les Marches de toute l’Europe convergent vers Marseille où se déroule la rencontre européenne de la Marche mondiale des femmes. Le 17 octobre 2005, la Charte arrive au Burkina Faso ; de midi à 13 heures, actions de solidarité ont lieu sur toute la planète.
La troisième action internationale, qui s’est déroulée du 8 mars 2010 au 17 octobre 2010, portait sur quatre thèmes :
– L’autonomie économique des femmes : capacité à pourvoir elles-mêmes à leurs besoins, l’autonomie économique est une notion plus large que l’autonomie financière dans la mesure où elle comprend aussi l’accès à la sécurité sociale et aux services publics.
– Biens communs et services publics : ce sont les besoins basiques pour une vie digne telle que la nourriture, l’eau, la terre, le logement, les connaissances et l’accès aux services publics (éducation, santé, énergie, etc.).
– Paix et démilitarisation : dénoncer les conséquences des conflits coloniaux, des conflits d’agression, des conflits d’occupation, des conflits de religion, des conflits menés par des dictateurs contre leur peuple, des conflits ethniques entre tribus ou groupes dans un pays ou région, des conflits aux causes économiques : viols, violences, morts, pauvreté, déplacement des populations…
– Les violences envers les femmes sont la caractéristique des systèmes patriarcal et capitaliste dont des hommes, des groupes d’hommes, les institutions patriarcales et les États se servent pour contrôler la vie, le corps et la sexualité des femmes.
Actions locales, nationales (8 mars et 12 juin à Paris), européennes (29 et 30 juin à Istanbul) et internationales (17 octobre à Bukavu, République démocratique du Congo) se succèdent.