Femmes en lutte en France et dans le monde

mis en ligne le 1 octobre 2014
1750SexismeLutte dans les hôtels Park Hyatt
La lutte a commencé le 19 septembre. Les femmes de chambre, gouvernantes et valets de deux hôtels de la chaîne Park Hyatt décrètent la grève illimitée à l’appel de la CGT. Leurs revendications sont multiples : hausse des salaires, mise en place d’un treizième mois, diminution des cadences, titularisations des postes.
Lors de l’écriture de cet article, la technique alliant grève et manifestations a fonctionné. La direction de l’hôtel Park Hyatt Vendôme a plié sur de nombreux points : hausse des salaires, transfert des temps partiels en temps plein, réduction des cadences et participation de l’entreprise à la mutuelle à hauteur de 60 %. Il est sûr que ces hôtels cinq étoiles ne souhaitent pas avoir une image négative de peur de perdre leur clientèle.
Pourtant, cette victoire reste partielle. La direction de l’hôtel de la Madeleine reste sur ses positions. Et surtout, la direction de l’hôtel de la place Vendôme n’a pas plié sur la titularisation des postes.
Car au-delà des conditions de travail déplorables – heures supplémentaires non réglées, journée de travail de douze heures –, le problème de fond reste la sous-traitance. Dans ces hôtels de luxe situés place Vendôme et place de la Madeleine, on dénombre environ 130 vacataires, en grande majorité des femmes. En sous-traitant les « petites mains de l’hostellerie », les directions se déchargent ainsi des problèmes liés à la pénibilité du travail. Mais il s’assure surtout de la division des salariés en cassant la solidarité entre les employés de l’hôtel. Il s’agit de « diviser pour mieux régner ».
Sans renier l’existence d’une première victoire pour les femmes de chambre, il est sûr que la lutte est à poursuivre.

L’avortement d’une loi non née
Ça y est, c’est officiel : le projet de loi anti-IVG du gouvernement espagnol est définitivement enterré. Son concepteur, le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardón, a démissionné et annoncé son retrait de la vie politique.
Le señor Gallardón qui s’était donné comme mission la « défense des non-nés » a finalement dû céder devant l’opposition des associations de femmes, des syndicats, des organisations de gauche et révolutionnaires, et même… d’une partie de son propre camp. Bon débarras, mais reste un point : les mineures ne pourront désormais avorter qu’avec l’accord de leurs parents.
Mais pourquoi retirer un projet de loi presque sûr d’être adopté du fait de la majorité absolue du gouvernement aux Cortes (équivalent de notre Parlement) ? Peut-être la proximité des prochaines élections camarades. En 2015 aura lieu le renouvellement des Cortes. La proposition de loi ayant provoqué un tollé général auprès des Espagnols, l’actuelle majorité ne veut pas prendre le risque de perdre un pouvoir déjà chancelant du fait de sa politique antisociale depuis 2011.
Le combat est donc à poursuivre, autant pour les femmes mineures que pour la destruction du système patriarcal.

Kurdistan : hotline contre les violences
19 juin 2014. Nadya Riyad Ehmed, une fille de 18 ans de Amûde, dans le canton de Cizîrê, s’est suicidée après avoir été mariée de force par son père.
En réponse à cette mort, des membres des Forces féminines de sécurité publique à Rojava ont lancé une assistance téléphonique pour aider les femmes confrontées aux violences, leur but étant d’empêcher que de tels événements puissent se reproduire.
La création de cette hotline s’est accompagnée d’une déclaration soulignant que les faits ne seront pas ignorés. D’autre part, la déclaration se veut comme une menace envers tout homme commettant des violences envers les femmes : « Nous adressons un avertissement aux hommes qui ne se départiraient pas de l’usage de la violence à l’encontre de nos camarades femmes à Rojava, qui construisent un modèle de vie démocratique, écologique et émancipateur pour les femmes. Les violences faites aux femmes entachent la réputation de Rojava et nuisent à notre positionnement en faveur d’une vie démocratique. Nous n’hésiterons pas à introduire les législations nécessaires pour prévenir les violences contre les femmes de Rojava qui par leur révolution sont un exemple pour le monde entier. »
À la fin de la déclaration, six numéros de téléphone que les femmes peuvent appeler en cas de violence…
La révolution au Kurdistan aussi par les femmes du prolétariat.

Bertille Samie
Groupe Salvador-Seguí de la Fédération anarchiste



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


tulipe77

le 29 octobre 2014
Je voudrais acheter le Monde libertaire numéro 1753 du 23 au 29 octobre 2014. J'y ai écrit une note de lecture à propos du livre de Laurence Biberfeld " La femme du soldat inconnu". Merci!