Élection pestilentielle

mis en ligne le 10 mai 2012
Nécessité d’un bouclage hebdomadaire oblige, ces lignes ont été écrites alors que le résultat des élections n’est pas encore connu, et qu’elles sont lues (les lignes pas les élections) alors qu’elles sont terminées (les élections pas les lignes). Ai-je été clair ? Je n’en suis pas bien sûr ! Mais qu’y a-t-il de bien clair dans ce cirque ?
Heureusement, tout est terminé. Aurais-je la jubilation et le bonheur d’avoir vu les gueules dépitées et furibardes de Sarkozy, Guéant et consorts ? Pour ça. Rien que pour ça ! Allez ! S’il te plaît ! En attendant, la campagne s’est achevée salement dans une atmosphère empuantie par les soupçons, les rumeurs et les calomnies. Peut-on s’attendre à autre chose pour ces professionnels de la chose publique ? Comme on dit, ils font un métier sale, mais ils ont une excuse, ils le font salement.
Commençons par Kadhafi. Sa charogne est tout juste refroidie que ses ex-avocats, par l’intermédiaire de Médiapart, nous informent que la campagne présidentielle de 2007 aurait été en partie financée par la Libye. À concurrence d’environ 50 millions d’euros, il y a en effet de quoi s’offrir de belles affiches. Révélations ou intox, cela permet de pourrir encore un petit peu tout ce qui l’était déjà. En pleine campagne électorale, même s’il n’existe et n’existera sans doute jamais de preuves formelles, ça fait son petit effet bien salaud et bien cradingue. Après avoir planté sa tente en plein cœur du VIIIe arrondissement de Paris, Sarkozy n’a pas trouvé mieux, en guise de remerciement, de tout faire pour que son mécène d’un jour soit liquidé comme un rat. Toujours élégant le Nico, toujours plein de grâce et de délicatesse. Toujours joueur et plein d’entrain. Mais si ces révélations se révèlent n’être que de l’intox, cela suffit pour semer le trouble, ce qui sans doute, cette fois-ci, fut le but recherché.
Toujours dans le même ordre d’idée, mais moins sanglant tout de même, il y en a un qui a dû la trouver saumâtre, c’est Patrice de Maistre, l’ancien homme de confiance de la vieille Bettencourt, celle qui n’a d’autres préoccupations que de compter son bel or amassé par les autres. Emprisonné qu’il est depuis quelques semaines, il est le parfait fusible, le pigeon idéal. Impossible ou à tout le moins difficile de voter en zonzon, c’est bien connu. Mais je ne suis pas convaincu qu’il ait eu la reconnaissance du ventre. Moindre mal et, quoi qu’il en soit, ses p’tits potes comme Woerth peuvent, pour le moment, se frotter les mains de satisfaction. En attendant, on peut espérer que les affaires ne les rattrapent pas.
Il faut avoir confiance dans la justice de son pays.
Non je déconne…