Les grands principes

mis en ligne le 9 décembre 2010
Peut-être n’est-il pas trop tard pour revenir sur le remaniement ministériel intervenu le 14 novembre 2010. Surprise, le poste de ministre de l’Identité nationale disparaissait du casting !
Il s’agissait pourtant d’un engagement de campagne du candidat Nicolas Sarkozy, en 2007. Cette importante institution, qui devait permettre de distinguer les Français des métèques, devait avoir son intérêt. Pourquoi, alors, décider de supprimer cet élément important du dispositif imaginé par un esprit torturé, désireux de reconnaître les vrais Blancs au sein d’un groupe où se dissimuleraient de possibles « bougnoules » et d’authentiques « bamboulas », pourtant très visibles.
Il est vrai que, depuis 2008, où Éric Besson avait été promu gardien en chef de l’Identité nationale, les dérapages n’avaient pas tardé. À peine installé à ce poste prestigieux, qui chapeautait également l’immigration, le Judas *, venu soi-disant de la gauche, avait jugé indispensable de lancer des débats à travers le pays profond. Il paraissait nécessaire à cet excellent représentant des Gaulois de pure origine de faire prendre conscience à ses concitoyens de la joie qu’il était possible d’éprouver de faire partie d’une authentique communauté nationale.
Patatras ! Au lieu de simplement renforcer le sentiment national, les débats, souvent initiés par les préfets, n’allaient pas tarder à tourner à la catastrophe. Les pires insanités xénophobes et racistes, enveloppées dans un langage convenu, ou même éructées brut de décoffrage, allaient déferler sur la France des droits de l’homme. La parole vulgaire étant libérée, il devenait possible de cracher tranquillement son venin. Cela jusqu’au plus haut sommet de l’État, puisqu’un ministre de l’Intérieur, dont le patronyme rime avec boutefeu, n’hésitait pas à faire savoir – dans une conversation privée, paraît-il – qu’un basané ça va encore, mais que la situation devenait préoccupante dès lors qu’ils étaient plusieurs dans notre environnement immédiat. Cela paraissait tellement difficile à entendre, que le ministre sera condamné pour racisme avéré. Certes, l’éminence n’allait pas tarder à faire appel, mais la tache demeure. Nous verrons bien ce qu’en diront les juges, en janvier 2011.
Le 16 novembre, au cours de sa très longue intervention télévisée, Nicolas Sarkozy peinera à expliquer qu’il avait supprimé le ministère de l’Identité nationale car sa démarche n’avait pas été comprise, assurant malgré tout que son idée était bonne et qu’il n’y renonçait pas. Il n’en reste pas moins que, lors du remaniement ministériel, Éric Besson a été recasé au poste moins voyant de l’Industrie et de l’Économie numérique. Pourtant, comme il n’est pas question de rompre avec les grands principes, celui que l’on affuble parfois du sobriquet de « Hortefeux à volonté » a été conforté à son poste de ministre de l’Intérieur…


* Voir le ML n°1590, page 3. (Ndlr.)