Est-ce que ce n’est pas difficile ?

mis en ligne le 2 décembre 2010
Tirant tête hors du trou, mais qu’ois-je ? Est-ce assuré, les ouailles, qu’il Papa en personne autoriserait désormais le port du préservatif ? Alléluia mes frères, le Vatican se réveille et sort de trente ans de sommeil, belle au Benoît dormant, de (sans jeu de mots) mauvaise foi et de criminelle posture concernant le sida !... Ah, on me glisse dans l’oreillette que ça ne serait pas aussi simple, et que la position du missionnaire dirigeant la curie romaine n’aurait, finalement, que peu varié : la capote, pourquoi pas, mais « dans certaines circonstances ». D’accord, donc, quand on baise ? Ah non, ça non et trois fois non non, le préservatif peut être autorisé par exemple « dans les cas de prostitution masculine », Benoît 16-64 considérant alors que « cela peut être un premier pas vers une moralisation, permettant de prendre conscience que tout n’est pas permis et que l’on ne peut pas faire tout ce que l’on veut ». Satané Pape, va, on se disait aussi… Mais t’as pas changé, vieux crouton, et tu sais quoi ? C’est rassurant. Emberlificotements et billevesées, telle est ta prose, devant laquelle une palanquée de jeunes cathos se pensant de gauche ne manqueront pas de s’extasier sur l’air du L’église a changé. Queue dalle, mon cher Cristobal, le dogme reste le dogme, qui jamais ne varie : plus loin, dans l’ouvrage signé Sa Sainteté, on peut lire que « beaucoup de gens considèrent le sexe comme une drogue, qu’ils s’administrent eux-mêmes ». éloge de la branlette ? On ne sait. On sait par contre que le bouquin porte le titre de « lumière du monde », en toute humilité. De quoi donner envie d’éteindre, et de galipetter dans le noir.
D’autres, qui aimeraient assez voir se détourner d’eux les sunlights, c’est la bande de malfrats mouillés dans les eaux troubles de l’affaire Karachi. D’état, l’affaire, comme on sait. L’heure n’est plus à savoir qui a touché, ni même combien. La seule question qui vaille encore, vu l’énormité de la chose, est de savoir quelles méthodes le pouvoir va utiliser pour enterrer ces chauds dossiers, avant que l’incendie ne s’étende et ne brûle leurs propres maisons. La fosse risque, à cette occasion, d’être assez peu commune : déjà, on ne compte plus les visites nocturnes et autres vols de matériels dans les rédactions des médias montés en première ligne, Mediapart, Le Monde, récemment Rue 89, lequel s’est fait braqué rien de moins que vingt ordinateurs. Tous enquêtent sur Karachi et/ou sur l’affaire Bettencourt, mais ces cambriolages en série ne seraient que pures coïncidences. évidemment. Il n’empêche : à Lisbonne, interrogé sur le sujet, Sarkozy en perd son calme et, semble-t-il, son latin, qui répond concernant les soupçons pesant à son égard : « Mais enfin, est-ce que c’est pas difficile [sic] de vérifier, quand même ? » Oui, ça l’est devenu, difficile, vu les moultes entraves à la liberté de la presse et au travail de la justice que les garde-chiourmes du Sarkozystan, ces temps-ci, multiplient. Ce qui l’est moins, difficile, c’est de tracer, en ses lapsus, les pensées et désirs profonds du beauf logé à l’élysée, se montrant impuissant à dominer sa langue et laissant ainsi s’exprimer un inconscient malade. C’est à Lisbonne aussi que le même eut cette saillie, face à un autre journaliste : « Vous, je n’ai rien contre vous, mais il semblerait que vous soyez pédophile. J’en ai l’intime conviction. » Pour le balourd à tics, ce n’était qu’une façon d’imager ce que peut être une accusation dénuée de tout fondement. Façon, aussi, de tout mélanger et de montrer en quelle estime il tient les gens de presse : il aurait pu tout aussi bien user d’un autre exemple, vol de voiture – d’ordinateurs ? Non. Journaliste = pédophiles, c’est une chose entendue, quand bien même il ne l’a pas dite.