éditorial du n°1455

mis en ligne le 19 novembre 2006

Pendant que nos primates politiciens caracolent sur la piste du grand cirque électoral, se jetant des quilles dans les pattes pour essayer de se faire mutuellement trébucher, la vie sociale continue. Ignorant complètement ces tristes clowns qui cherchent à racoler les gogos en les amusant de leurs joutes verbales et pirouettes idéologiques, les acteurs de l'oppression économique licencient à coeur joie au gré des spéculations boursières et des marchés mondiaux. Les centrales syndicales cherchent à gagner de l'influence dans les instances internationales en s'alliant entre frères autrefois ennemis et aujourd'hui unis dans un objectif commun, la cogestion du marché du travail en collaboration avec les ennemis de classes de ceux qu'ils sont censés représenter.

En Amérique latine, une faible lueur d'espoir luit au fond des ténébreuses perspectives que nous offrent les tenants d'un libéralisme effréné qui actuellement tiennent les rênes de l'économie mondiale. Des populations se rebellent, fatiguées qu'elles sont d'être exploitées à outrance, écrasées par la pauvreté.

Aucun signe précurseur d'une révolution ne semble visible, seulement une volonté de changement exploitée la plupart du temps par d'ex-révolutionnaires mis au rencard et par les différentes sectes religieuses avides d'âmes en détresse. Certains cependant, au sein de ce cloaque, résistent tant bien que mal pour rester maîtres de leur destinée, telles les populations de l'État mexicain du Chiapas qui luttent depuis plus de dix ans et, depuis quelque temps, les populations de l'État d'Oaxaca, au Mexique lui aussi, qui cherchent à se libérer de la tyrannie de leur gouverneur, Ulises Ruiz. La résistance continue malgré la répression de la police fédérale qui depuis plus de deux semaines encercle la ville, secondée par les paramilitaires qui patrouillent avec leurs camions -- enlevant les militants sur les barricades afin de les tabasser, parfois à mort.

Au Moyen-Orient, l'État-brigand d'Israël poursuit ses intrusions meurtrières dans les territoires palestiniens, sans aucun état d'âme face aux massacres de femmes, d'enfants ou de vieillards. Au nom d'une autodéfense rendue nécessaire par sa propre attitude offensive.

Pour résumer : tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles !