éditorial du n°1419

mis en ligne le 12 décembre 2005

Douze pour cent des nouvelles contaminations par le virus du sida touchent des jeunes de 15 à 25 ans. La pandémie progresse au fur et à mesure que la prévention régresse. La morale fondée sur la religion, avec sa pudibonderie face au plaisir sexuel, n'est pas étrangère à, ce recul de l'information sur cette maladie qui fait des ravages. Il faut dire et redire que, aujourd'hui encore, le sida est une maladie dont on ne guérit pas, alors prenons notre pied avec des capotes !

Il est vrai que, question jeunesse, le gouvernement actuel sait y faire, il n'y a qu'à voir ses résultats. Que nous propose monsieur le Premier ministre pour résoudre les angoisses qui torturent- les jeunes face à la précarisation et la paupérisation qui les attend dans leur vie future ?

L'apprentissage dès 14 ans, et la responsabilisation des parents. Voilà bien l'effet d'une éducation par les jésuites. Dominique Marie François-René Galouzeau de Villepin a bien retenu l'enseignement des bons pères: plutôt que de reconnaître la responsabilité de son gouvernement, il préfère la rejeter sur les parents en menaçant de couper les allocations familiales à ceux qui, déjà victimes de sa politique libérale agressive, sont repoussés derrière le seuil de pauvreté. Pense-t-il qu'avec un bol de Ricoré allongée le matin, quelques patates ou un plat de nouilles le soir, et un nœud dans l'estomac le reste de la journée, les enfants des familles en difficulté économique sont dans de bonnes dispositions pour étudier ? À-t-on le goût de l'école quand, autour de soi, on ne peut voir que détresse et misère ? Mais monsieur le Premier ne s'encombre pas de pensée si terre à terre, il ne va pas se laisser emmerder par cette valetaille, on va te foutre tout ce petit peuple au pas, on leur colle un état d'urgence, et si cela ne suffit pas, on les affame.

Sur les plaquettes de ces messieurs des ministères, le nombre des chômeurs diminue, mais les rues de nos villes se peuplent de plus en plus de travailleurs SDF. Voilà bien le résultat du libéralisme triomphant, tu travailles, mais tu ne gagnes même plus de quoi nourrir ta famille ou lui trouver un toit.

Prés de cent millions d'euros, voilà ce qu'a rapporté le dernier téléthon, ceci relève plus de l'exploitation de la charité qui donne bonne conscience que de l'expression d'une solidarité. Pourquoi ne pas prendre ces cent millions sur le budget de l'armée et financer celle-ci par un mirliton ?