Censure déguisée

mis en ligne le 19 décembre 2005

Le FBI vient de museler une vingtaine de sites Indymédia de part le monde. En effet, le FBI vient d'émettre une injonction au bureau américain de Rackspace, un des fournisseurs d'accès Internet qui héberge de nombreux sites Indymédia, lui commandant de remettre les disques durs des serveurs Indymédia localisés dans les bureaux de Rackspace à Londres. Cette injonction des autorités US contre le fournisseur d'accès Internet et non pas contre Indymédia a été exécuté sans préavis et sans la moindre justification, ce qui a entraîné la fermeture immédiate d'une vingtaine de sites Indymédia. Rappelons que le réseau Indymédia (ou IMC pour Independant Media Center) qui recense plus d'une centaine de sites locaux de par le monde dont six en France (Paris, Lille, Marseille, Toulouse, Nice et Nantes) est né durant les manifestations de Seattle en 1999 contre le sommet de l'OMC sur la volonté de créer un réseau de collectifs indépendants, décentralisé et autonome, dont l'objectif déclaré est d'assurer à tous la liberté de créer et de diffuser de l'information, sans contrainte ni censure (publication libre).

Cet événement s'inscrit dans le cadre des nombreuses attaques qui ont été dirigées ces derniers mois contre les médias alternatifs et indépendants par le gouvernement fédéral des USA. En août, les services secrets ont employé une injonction afin d'essayer de perturber l'IMC New York City avant la Convention républicaine. Le mois dernier la Commission fédérale des communications US a fermé les stations radio communautaires à travers les USA. Il y a deux semaines, le FBI a demandé qu'Indymédia supprime un article sur IMC Nantes qui contenait une photo de policiers suisses démasqués, et des bénévoles d'IMC Seattle ont reçu la visite du FBI au même sujet.

Après de nombreuses intimidations, la censure contre l'expression libre et non marchande et les médias libres se manifeste à nouveau, la Fédération anarchiste s'insurge contre ces procédés totalitaires et dénonce la censure dont est aujourd'hui la cible le réseau Indymédia. Nous rappelons l'importance des médias libres et indépendants pour le développement de la conscience politique et de la capacité critique chez les individus, condition indispensable à la transformation sociale et morale de ce monde. Ceci est d'autant plus important à l'heure où les médias serviles se glorifient de fournir du temps de cerveau disponible pour la publicité. La Fédération anarchiste affirme son entière solidarité aux sites Indymédia bâillonnés et contribuera de toute ses forces à la défense de la liberté d'expression sur le net et ailleurs.