Qu'est-ce qui fait mentir le correspondant de « Liberation » au Mexique ?

mis en ligne le 11 avril 2004

« À Libération » de Gaspar Morquecho

C'est avec colère que nous avons pris connaissance de l'article de M. David Bornstein paru dans Libération du 1er janvier 2004. « Dix ans après, les rangs désertés des zapatistes du Chiapas » aurait pu s'intituler « Dix ans après, le mouvement zapatiste salement caricaturé par un journaliste ».

Depuis l'inauguration des « caracoles », par le biais de caciques, de paramilitaires et de groupes politiques, les provocations sont continuelles, dans le but de déclencher un affrontement entre indigènes qui donnera le prétexte attendu par l'armée pour intervenir.

L'information de la société civile internationale est essentielle et il nous semble indispensable de revenir sur quelques affirmations de M. Bornstein. Nous joignons à cette lettre ouverte la réponse de M. Gaspar Morquecho, sachant que M. Bornstein récidive dans la calomnie : il insistait déjà, dans un « reportage » publié par Libération en août 2003, dont les sources étaient invérifiables (« un militant français », « un bon connaisseur du dossier au sein du gouvernement »), sur le « soutien à l'ETA » de Marcos, allégation démentie de longue date (voir la « Lettre à l'ETA » de l'EZLN, janvier 2003). Le correspondant de Libération [rejoint] un combat de manipulateur d'opinion contre les zapatistes.

À propos des conditions de l'« emprisonnement » dont « un paysan », d'après M. Bornstein, accuse la junta de Morelia : la junta (conseil régional) n'a aucune geôle et n'a jamais dicté d'ordre d'emprisonnement. Le terme d'emprisonnement est de plus très mal utilisé. Les « geôles » des communautés indiennes (zapatistes ou non) n'ont pas pour fonction d'« emprisonner » les gens [mais] de retenir la personne accusée d'un délit [...] le temps de réunir, rapidement, les parties concernées [devant les] autorités de la communauté qui dicteront une sentence. Ce n'est pas [le rôle] de la junta.

Les peines d'emprisonnement sont à l'opposé des usages des communes autonomes : la sentence [est en général] la participation à une série de travaux d'intérêt collectif pour la communauté ou la famille victime du délit.

La tâche des juntas consiste à établir un pont entre la « société civile » et les communautés autonomes. Ce sont « les portes et les fenêtres » du territoire zapatiste.

Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte, http://cspcl.ouvaton.org