Bonne année et surtout bonne santé

mis en ligne le 15 mars 2004

Monsieur Mattéi, quel homme prévenant vous êtes !

En effet, un arrêté que vous avez signé le 18 décembre est entré en vigueur le 1er janvier 2004 (il faut toujours se méfier des bulles et des cotillons).

Depuis le 1er janvier, la prise en charge des soins en K 50 est supprimée.

En clair, avant 2004, si à la suite d'une opération, on devait bénéficier de soins infirmiers, de kiné, d'orthophonie, on ne payait pas les soins durant six mois, ces soins étant intégralement pris en charge par l'assurance maladie. Cela permettait aux assurés de ne pas avancer de soins, qui, bien qu'ils soient remboursés, représentent parfois des sommes importantes.

Double avantage pour le patient qui n'a pas à s'occuper des honoraires, et pour la Sécu qui réalise pour le coup de réelles économies, en évitant une hospitalisation. Un système intelligent, qui fonctionnait bien, mais qui avait un coût : 15 millions d'euros. Cette somme est, rappelons-le, insignifiante au regard des 300 milliards d'euros de recette de l'assurance maladie. Cela a suffi pour la suppression.

L'argument massue du gouvernement a été de dire que les soins seraient toujours remboursés, mais qu'il fallait désormais les avancer. C'est une atteinte de plus à nos droits en matière de santé. C'est en fait un déremboursement déguisé, car combien de gens, en précarité relative ou réelle, pourront continuer à se faire soigner ou à soigner leurs enfants (voir les problèmes respiratoires chez les enfants cet hiver) ?

Cette suppression de prise en charge va alourdir les cotisations de mutuelles... et que dire des 10% officiels de Français qui n'ont pas de mutuelle ?

Je ne parle même pas des réfugiés, pour lesquels l'Aide médicale d'État a été taillée en pièces. Ah, j'avais oublié l'homéopathie, qui est encore remboursée... un petit peu... pour quelques mois... Prochain rendez-vous avec la CMU, qui sera réduite fortement, pardon, très fortement. On n'a qu'à pas être pauvre !

Toutes ces micromesures ont déjà des maxi effets et s'inscrivent dans le plan de casse de la SecSoc, démarré par la gauche et peaufiné par la droite. Le « marché de la santé », c'est plus de 300 milliards d'euros par an...

Je répète que notre système de sécurité sociale a été, est, et sera apte à gérer notre santé, malgré les nouvelles technologies, les non-cotisants, les mutations économiques. Ce système est viable. Restons vigilants pour sa défense. Monsieur Mattéi dort peu.

Bruno Damoiseaux, groupe Jean-Roger-Caussimon, FA Nancy