Révolte indienne à Saint-Nazaire
Les salariés ont déposé les revendications suivantes :
demande d'application de la grille de qualification et de classification de la convention collective de la métallurgie, afin qu'ils soient rémunérés en fonction des métiers qu'ils exercent et que leur niveau de compétence soit reconnu. Actuellement ils sont payés tous au Smic (environ 1'000 euros) et classifiés au premier échelon de la convention collective de la métallurgie. Ces salariés sont tous des professionnels et l'on trouve par exemple aussi bien des soudeurs que des chefs d'équipe ;
suppression de la retenue sur salaire qui correspond aux frais de nourriture et de logement (environ 450 à 500 euros par mois). Au final il ne leur reste que 540 euros soit environ 3'500 francs français par mois. Ils demandent également le remboursement de cette retenue qui leur a été prélevée depuis leur arrivée en septembre 2002 ;
paiement des remboursement des frais de maladie par la sécurité sociale. Ils cotisent actuellement comme tous les salariés. Mais ils sont obligés de payer les frais médicaux de leur poche et n'ont toujours pas reçu leurs remboursements ;
meilleurs conditions d'hébergement ;
un voyage de détente tous les 6 mois vers leurs pays d'origine (la convention collective de la métallurgie prévoie un retour toutes les 4 semaines si la distance avec le lieu de travail est supérieur à 1'000 km) ;
prime de fin de chantier.
C'est lors d'un contact avec l'USM (Union des syndicats multiprofessionnels CGT des chantiers de l'Atlantique), que ces conditions de salaires et d'hébergement ont été mises à jour. Un cahier de revendications a été mis en place. Au début du mois de mars, les salariés indiens appuyés par l'USM ont obtenu un rendez-vous avec la direction de leur entreprise.
Au cours de cette réunion où l'inspecteur du travail était présent, les salariés ont déposé leurs revendications. De même, ils ont obtenu que leurs passeports, qui leur avaient été retirés à leur arrivée en France en septembre dernier par la direction des chantiers de l'Atlantique, leur soient restitués. Au terme de la réunion, la direction a demandé un délai de réflexion de 10 jours pour faire des propositions. Au cours de la deuxième réunion, la direction d'Avco n'a fait aucune proposition concrète. Aussi, les salariés ont-ils décidé de débrayer le lendemain.
Le jour suivant, les 300 salariés indiens ont manifesté dans les chantiers et notamment devant le Queen Mary II. Ensuite, ils se sont dirigés vers le bâtiment de la direction de l'Avco. Puis, la manifestation a continué ensuite vers le centre-ville. Ils ont alors obtenu une entrevue avec le maire de la ville de Saint-Nazaire. Celui-ci s'est engagé à rencontrer la direction de l'entreprise pour discuter de leurs revendications.
Dernière information : une note confidentielle interne a été interceptée par les salariés des chantiers. Celle-ci concerne les montages exotiques. Dans cette note, il est notamment évoqué la possibilité de faire appel à des sociétés étrangères qui embaucheraient de la main d'œuvre à faible coût provenant des pays en voie de développement pour réaliser des travaux au sein des chantiers. Exit les conventions collectives.
François, groupe de Montreuil