éditorial du n°1236
Mais cette annonce soulève surtout deux problématiques de fond relatives aux personnes âgées dépendantes. Premièrement, il faut souligner qu'actuellement, les aides allouées sont très faibles, ce qui signifie que c'est à la personne d'assumer le coût des aides qui lui sont nécessaires. Lorsque celle-ci ne le peut pas, ce sont les descendants (enfants et petits enfants) qui sont tenus de payer. Cela place un nombre important de familles dans des situations ingérables.
Deuxièmement, les politiques sociales tendent à favoriser depuis quelques temps le maintien à domicile, ce qui correspond en grande majorité au désir des personnes concernées mais qui coûte dans l'ensemble beaucoup plus cher. Jusqu'à maintenant, favoriser le maintien à domicile restait un vœu pieu car la question de son financement restait dévolue à la famille. Le projet annoncé permettrait donc d'envisager le maintien à domicile pour une part beaucoup plus importante de personnes qui jusque-là n'en avaient pas les moyens.
Reste à savoir si ce projet verra concrètement le jour, quand et selon quelles modalités pratiques, puisqu'il doit passer à l'Assemblée nationale au printemps et que le patronat a déjà fait connaître son avis négatif. Même les syndicats restent partagés sur la signature de cette réforme puisque la CGT et FO ont voté contre. D'autre part, la mise en place de cette réforme implique un travail d'évaluation de la dépendance, de suivi des personnes, etc. Cela signifie que si ce projet doit se réaliser, il faudra des moyens importants qui font actuellement cruellement défaut dans le secteur de la gériatrie.