Solidarité avec les Roms de Saint-Ouen

mis en ligne le 23 avril 2015
L'histoire des relations entre les Rroms et la ville de Saint-Ouen n'est ni simple, ni récente. Une nouvelle page s'ouvre aujourd'hui, avec l'expulsion programmée du « village d'insertion ». Situé au 41, rue de Clichy, ce « village » a ouvert ses portes en 2008, à la suite de l'évacuation-expulsion du campement de la rue Ardouin, qui avait accueilli jusqu'à 600 personnes. Une poignée de familles, triées sur le volet en fonction de paramètres plus ou moins clairs, s'étaient donc installées sur cette dalle de béton, dans des Algeco ou des caravanes. Au fur et à mesure des années, les associations chargées d'aider à leur insertion et les pouvoirs publics (mairie, préfecture) se sont désintéressés de leur sort. Aujourd'hui, six familles sont donc menacées d'expulsion, les mêmes pouvoirs publics exigeant d'elles qu'elles cèdent la place au projet immobilier de la société Séquano.
Les situations des habitants du « village » sont très diverses : certains enfants sont scolarisés, d'autres pas, des parents travaillent, d'autres non. Mais une grande majorité d'entre eux habite Saint-Ouen depuis des années, ont fait leur vie ici, et ne veulent pas être contraints de tout reconstruire, ailleurs, une fois de plus.
La solution est entre les mains des élus et des pouvoirs publics : la ville de Saint-Ouen, en application de la loi, doit impérativement garantir un terrain pérenne aux familles Roms, qu'elles soient durablement installées sur le territoire de la commune ou simplement de passage. Avec l'aide de la préfecture, elle se doit de proposer de réelles solutions de logement aux habitants du « village » qui, après avoir passé sept années sur cette dalle, souhaiteraient accéder à un appartement. Elle doit enfin, et de toute urgence, garantir sur le papier qu'à la rentrée scolaire de septembre aucun enfant Rom ne manque à l'appel.
À l'heure où s'écrivent ces lignes, une chose est certaine : si nous laissons ces six familles seules face aux élus, aux représentants de la préfecture ou de la société Séquano, l'expulsion aura lieu en juillet ou en août, les familles seront éclatées entre divers campements dans les villes alentours, et la scolarisation des petits et des grands, une fois de plus, menacée.
C'est pour éviter ce désastre que nous avons créé le collectif de soutien aux Roms de Saint-Ouen, à l'initiative de parents d'élèves, de militants associatifs, d'Audoniens, d'Audoniennes se sentant solidaires de ces familles. Nous sommes à l'écoute de leur détresse et de leurs souhaits. Nous les relayons auprès des interlocuteurs officiels. Surtout, nous voulons être nombreux de sorte à rendre difficile, si ce n'est impossible, toute expulsion brutale et définitive du « village », telles que celles qu'a connues la ville, lors des différents campements.
Un premier rassemblement, le 8 avril lors de la journée mondiale des Roms, a prouvé que la mobilisation, quand elle est large, intense, donne des résultats ! Nous allons continuer de dialoguer très concrètement avec les pouvoirs publics, de nous faire le relais des demandes des familles, de rassembler, de multiplier les événements, d'informer. Surtout, avec votre aide, nous allons contribuer à ce que soit enfin entendue et clairement prise en compte la question Roms sur le territoire de la commune, en attendant que ce soit le cas au niveau national, et au-delà.
C'est en étant nombreux, en rendant visible et audible les familles du « village ». C'est en plaçant élus et responsables de tous bords devant leurs responsabilités que nous contribuerons à rendre cette ville, enfin !, réellement solidaire !
Nous avons besoin d'eux. Ils ont besoin de vous !
Ils habitent ici, ils travaillent ici, ils vont à l'école ici, ils restent ici !

Le Collectif
solidariteromsaintouen.blogspot.fr