Contre le système carcéral

mis en ligne le 3 juillet 2014
1747PlayZapaAux prisonniers et prisonnières de tout calendrier et de toute géographie ;
aux familles et aux collectifs des prisonniers et prisonnières ;
à la Sexta ;
aux peuples du Mexique et du monde.

Compañeros et compañeras, depuis ces terres rebelles où une lutte se mène contre la construction du train à grande vitesse (TAV), contre le pillage, l’exploitation et le capitalisme, des hommes, des femmes et des enfants se sont organisés et ont formé le mouvement NoTAV. Ici dans cet espace de lutte, la rencontre des collectifs européens de solidarité avec les zapatistes et avec ceux et celles d’en bas et à gauche a eu lieu du 13 au 15 juin de cette année.
Depuis cet espace nous voulons vous dire, dans tout calendrier et dans toute géographie, la prison, l’enfermement, les centres de rétention, les centres de réinsertion sociale et toute institution qui exerce l’enfermement, étaye et consolide les quatre roues du capitalisme : l’exploitation, la spoliation, la répression et le mépris.
C’est pourquoi la lutte anticapitaliste englobe nécessairement la lutte contre l’enfermement. Nous pensons que le capitalisme se sert de l’enfermement et du système carcéral pour épuiser, désarticuler, paralyser et détruire les luttes sociales et les résistances, non seulement par la voie de l’enfermement physique, de la torture et des violations sexuelles, commises contre les femmes, mais aussi par la voie de la pression économique à travers les amendes, les cautions et les frais lors du procès qui mènent d’une part à l’appauvrissement et d’autre part à l’enrichissement des institutions et des entreprises qui font de l’enfermement un business juteux.
Notre lutte s’insère dans la résistance et le combat anticarcéral contre tout type de répression et de criminalisation, que ce soit contre les migrants ou contre ceux et celles d’en bas, organisés ou non. Nous n’oublions pas les prisonniers et les prisonnières en lutte qui résistent et cherchent des alternatives face aux mégaprojets et méga-événements de mort et de destruction, ni ceux et celles qui défendent leurs territoires et communautés ; nous n’oublions pas ceux et celles qui luttent pour le logement, ni les prisonniers et prisonnières de la guerre sociale, les antifascistes, les anarchistes et ceux et celles qui en bas et à gauche luttent et résistent au capitalisme, au fascisme, au racisme, au sexisme et à toute forme de domination et d’oppression. Depuis ici, nous saluons les compañeras et compañeros prisonnières et prisonniers de la Sexta : Alejandro Díaz Sántiz, Alvaro Sebastián Ramírez, Máximo Mojica Delgado, María de los Ángeles Hernández Flores et Santiago Nazario Lezma. Nous saluons également notre compañero anarchiste Jorge Mario González García.
Nous n’oublions pas et saluons les prisonniers et prisonnières du Congrès national indigène (CNI).
Nous n’oublions pas et saluons notre compañero Mumia Abu Jamal, enfermé par le gouvernement des États-Unis depuis plus de trente ans.
Nous n’oublions pas et saluons également Leonard Peltier, membre du mouvement indigène américain (AIM) qui est incarcéré depuis trente-huit ans aux États-Unis. Et depuis ces terres où la rébellion inonde les cœurs, nous n’oublions pas et saluons Chiara, Niccolò, Mattia et Claudio, séquestrés par l’État italien pour s’être opposés, comme tant d’hommes et de femmes, à la construction du train à grande vitesse qui cherche à détruire les montagnes, les vallées et les villages d’où germent la rébellion et la dignité. Nous lançons un appel à la Sexta à se solidariser et à participer à la journée internationale pour les prisonniers et prisonnières politiques le 17 avril 2015, jour créé pour ne pas oublier les prisonniers et prisonnières du peuple palestinien, qui à présent compte 4 millions de déplacés dans le monde. Cette journée de mobilisation a été reprise par les compañeras et compañeros kurdes, basques, kanaks, sahraouis, mapuches et continue à s’étendre aux prisonniers politiques et révolutionnaires d’autres coins du monde.
Aujourd’hui à cette rencontre, nous nous sommes écoutés, nous avons partagé nos douleurs, nos rages et nos initiatives. Notre engagement est de continuer à cheminer ensemble, avec nos différentes formes et moyens, pour la liberté à laquelle nous aspirons, pour le monde auquel nous rêvons et que depuis en bas et à gauche nous sommes en train de construire.
Nous saluons les prisonniers et prisonnières de la guerre sociale de toute géographie ! Nous ne sommes pas tous là, il manque les prisonniers ! À bas les murs des prisons !

Internationale des FA
Les autres signataires sont disponibles sur http://cspcl.ouvaton.org