Slovénie : Gotovi so, ils sont tous finis !

mis en ligne le 17 avril 2013
1704SlovenieIl y a trois mois, les gens en Slovénie se sont levés dans une révolte décentralisée massive. Elle a marqué le début d’une intense (et largement auto-organisée) résistance à la crise. Ce soulèvement a commencé à Maribor contre le maire corrompu et le conseil municipal, mais il est né depuis plus de vingt ans de transition politique et d’accumulation du capital qui ont accentué les inégalités et le sentiment d’impuissance.

Une résistance multiple
La privatisation lente de la société n’a jamais signifié l’amélioration de nos conditions de vie et, maintenant, cette privatisation est rejetée de partout. C’est dans la vie quotidienne et dans les pratiques qui remettent en question les relations de pouvoir que s’exprime notre soulèvement. Tout comme la résistance qui se déroule partout en Europe, il s’agit d’un processus avec de nombreuses formes différentes de lutte et d’expression. Toutes sont également importantes et aucune ne doit être ignorée, écartée ou criminalisée. C’est dans cette multitude que nous cherchons à reprendre le pouvoir de contrôle sur nos propres vies et notre mouvement ne peut pas être récupéré ou instrumentalisé par des intérêts particuliers, des groupes ou des partis. Nos mobilisations ouvrent un processus de récupération de l’espace pour les personnes afin d’intervenir dans les discours sur la crise des politiques appliquées dans toute l’Europe.
C’est pourquoi nous disons que le soulèvement appartient à tous et à chacun d’entre nous !

Rejet des vedettes et des partis
L’appel systématique, dès le début, de rejeter l’élite politique sans notion de personnes ou de clique politicienne particulières. La corruption des individus au pouvoir n’est que l’exemple extrême de la corruption réelle que nous combattons : le système lui-même. C’est pourquoi nous avons besoin de continuer le combat jusqu’à la chute du gouvernement actuel et, au-delà des frontières de notre cité et de nos États. Nous voulons un système différent, basé sur la satisfaction de nos besoins. Personne, parmi les puissants, ne nous offrira de façon bienveillante de telles alternatives. Nous allons donc les imposer de bas en haut !
C’est pourquoi nous disons que personne ne nous représente et que nous ne ferons pas de discrimination : ils sont tous finis !

Violences étatiques
Dans les mois qui ont suivi le début du soulèvement, nous avons vu des attaques de plus en plus violentes de la part de la police. Nous avons été intimidés dans nos maisons et dans les espaces communs ; nous avons été aspergés de gaz lacrymogène et de poivre ; nous avons été battus et détenus pour de fausses raisons et pendant de longues périodes sans charges, nous avons été persécutés et jugés. Le soulèvement lui-même a été criminalisé ! L’émergence d’un État policier montre bien que la résistance qui se passe ici et dans toute l’Europe a ébranlé ceux qui sont aux manettes de la vie économique et du pouvoir étatique. Notre résistance se déroule malgré la violence systématique à laquelle nous sommes confrontés et qui a un impact négatif énorme sur nos vies. Les marchés financiers et les banques attaquent nos moyens de développement social, prennent nos maisons et nous menacent avec des dettes. L’État fera le sale boulot afin de nous tenir tranquille au cours de ce vol.
C’est pourquoi nous disons qu’il y a des policiers partout et la justice nulle part !

Internationaliser les luttes
Il s’agit d’un soulèvement qui va au-delà des spécificités, des processus locaux en Slovénie. Il s’attaque au cœur du grand mensonge : celui qui prétend que l’économie de marché et la privatisation de l’industrie, des services et des biens finiront par conduire à la prospérité de tous les peuples. Le projet d’une Europe néolibérale, aux mains d’une élite, essaye de nous vendre ce mensonge, tout en nous faisant payer les coûts d’une crise que nous n’avons pas créée. Le système obtient l’accumulation, nous obtenons l’austérité. Nous ne pouvons pas lutter contre un système transnational du capital si nous sommes enfermés dans notre État-nation. Nous devons transcender les identités paroissiales, les mythes historiques et les frontières politiques dans cette lutte.
C’est pourquoi nous disons : internationalisons la révolte !

Bloc anticapitaliste de Ljubljana