Les anarchistes condamnent fermement l’attaque terroriste de Minsk

mis en ligne le 5 mai 2011
Une explosion très puissante s’est produite à l’heure de pointe à Minsk dans le métro Oktiabrskaya. Douze personnes sont mortes, plus de cent cinquante ont été hospitalisées.
Le 12 avril, le dirigeant du KGB biélorusse, Vadim Zaitsev, a donné ses trois versions de cet acte terroriste. « Aujourd’hui nous avons trois versions. La première, la déstabilisation de la situation en Biélorussie. Je ne dirai pas qui est derrière ces tentatives de déstabilisation, mais l’existence de ceux qui n’apprécient pas la manière dont la société biélorusse est organisée est une donnée objective. C’est une tentative de semer la peur, la panique et le mécontentement contre les forces d’ordre, et donc du pouvoir lui-même. Deuxième version, l’implication des jeunes extrémistes. Il existe des représentants d’organisations des jeunes extrémistes. En ce moment on est en train de boucler une affaire criminelle sur les anarchistes. Nous n’excluons pas que de tels actes ont pu être commis par vengeance, surtout envers le KGB. Cette version est liée en partie aux dernières élections présidentielles, certaines personnes des organisations des jeunes voulaient participer aux événements de décembre, quand la manifestation des opposants a été dispersée par les forces de l’ordre avec les méthodes violentes. La troisième version, l’œuvre d’un malade non seulement mentalement, mais aussi au niveau de ses ambitions personnelles. »
Nous ne savons pas qui est derrière l’acte terroriste à Minsk. Et nous n’allons pas jouer aux devinettes. Sans l’ensemble des données sur les organisateurs et les auteurs de ce crime, on ne peut que se livrer à des spéculations politiques stériles.
Mais nous pouvons dire avec certitude que les anarchistes n’ont aucun lien avec ce massacre. Nous sommes en colère et nous condamnons fermement les individus qui ont perpétré cet attentat.
Les adversaires des anarchistes sont le pouvoir et ses représentants. Les présidents, les ministres, les généraux, les propriétaires des grandes entreprises, ainsi que les policiers cruels, les procureurs sans cœur, les juges lâches, les fonctionnaires corrompus, les cadres supérieurs avares. Nos ennemis sont également les nazis, les maniaques-tueurs en série potentiels.
Les gens qui descendent sous terre pour rejoindre, entassés dans des wagons, leur lieu de travail, ce sont ceux et celles avec qui les anarchistes sont solidaires, et dont ils et elles font souvent partie.
On peut supposer que les généraux du KGB ne prennent pas le métro, pour les raisons qu’il reste à élucider. Quand bien même ils le prendraient, on y trouve surtout les masses travailleuses avec des revenus modestes, les étudiants et les retraités qui sont potentiellement des amis ou des proches des anarchistes. C’est pour cette simple raison que les anarchistes ne peuvent pas être liés à cette explosion.
Il faut aussi rappeler que les anarchistes biélorusses, dans l’affaire criminelle que le dirigeant du KGB mentionne dans son speech, sont accusés d’avoir incendié les bâtiments suivants : une banque, un poste de police, la clôture d’un centre de détention, un bureau du KGB, le bureau d’un pseudo-syndicat corrompu et propouvoir. Ils sont également accusés de l’incendie d’une voiture d’une ambassade, du piratage d’un site de l’administration d’une ville et d’une manifestation antimilitariste non autorisée sous les fenêtres de l’état-major biélorusse. Tous les incendies ont été allumés en pleine nuit. Les pertes humaines lors de ces actions ont été évitées. On voit donc que les cibles des anarchistes biélorusses sont de natures variées, et, même selon les enquêteurs, ces derniers respectent les vies humaines et n’utilisent pas d’explosifs.


Le collectif anarchiste « Contre l’État, contre le capital ! »