Sur les terres d’Almeria

mis en ligne le 28 avril 2011
1633JhanoLes conditions de travail dans les serres de la région d’Almería sont continuellement dénoncées par le Soc 1 et son porte-parole, Spitou Mendy. Il faut dire que ces conditions sont assez proches de l’esclavage. La main-d’œuvre qui y est employée est exclusivement composée de travailleurs immigrés « logés » dans des cabanes sans eau ni électricité, loin des centres urbains. Cette situation est également dénoncée par la Plateforme pour une agriculture socialement durable 2, association basée à Gland, en Suisse.
La Plateforme invite les consommateurs européens à soutenir la lutte des travailleurs de l’entreprise espagnole Bio Sol Portocarrero.
Nous l’avons dit, l’exploitation éhontée des travailleurs immigrés dans la « mer de plastique » d’Almería a été maintes fois dénoncée par le Soc (nous en avons régulièrement rendu compte dans Le Monde libertaire). Le Soc appelle aussi au soutien des consommateurs contre le licenciement sans motif des salariées marocaines de l’entreprise Bio Sol Portocarrero. Ces femmes immigrées ont travaillé durant des années dans des conditions d’exploitation maximale : logements en bidonvilles, salaires minimums, heures supplémentaires non payées, travail à la chaîne avec pause de cinq minutes maxi pour aller aux toilettes…
Bio Sol qui est une des plus grandes entreprises de la région d’Almería, se présente comme un modèle de la production de fruits et légumes « bio » (créneau de plus en plus juteux). 98 % des récoltes sont destinés à l’exportation sur le marché européen. Les conditions de travail particulièrement scandaleuses dans cette région ont été également dénoncées dans la presse notamment suisse, anglaise (Guardian) et française (Le Monde libertaire), etc. Du coup, les grands distributeurs en Suisse ont été amenés à exiger certaines explications à Bio Sol, et à stopper leurs commandes dans l’attente de réponses satisfaisantes à leurs questions.
Pour appuyer les revendications du Soc, la Plateforme invite les consommateurs à adresser des messages de protestation contre l’exploitation des migrants à l’entreprise Bio Sol Portocarrero, Carretera de Nijar San José, E. 04 100-Nijar, Almería, ainsi qu’à l’association des entrepreneurs d’Almería : Asempal, Paseo de Almería, 69, 7a planta, E. 04 001- Almería. Ces actions s’inscriraient dans un soutien au Soc, pour l’obtention de conditions sociales décentes et particulièrement dans une production qui se prétend écologique et durable.




1. Soc : Syndicat des ouvriers agricoles (surtout implanté en Andalousie).
2. Plateforme pour une agriculture socialement durable : regroupe des organisations de producteurs agricoles, des syndicats, des associations de consommateurs, des organisations de défense des migrants, des organisations de défense de l’environnement, des organisations politiques et des individuels. S’est donné pour objectif de créer des conditions de travail équitables pour l’ensemble des travailleurs de la filière agroalimentaire.