Ils ont « votationné »… et puis après !

mis en ligne le 15 octobre 2009
La concurrence « libre et non faussée » est une directive européenne ; elle est même le corpus central de l’Europe capitaliste, condamnant tous les services publics à disparaître pour faire place à la privatisation.
Tout cela est connu de tous, et, en France, la RGPP (révision générale des politiques publiques), au nom de ces directives européenne, organise, planifie la destruction programmée de deux siècles de conquêtes sociales portés par les valeurs d’égalité et de solidarité entre tous les travailleurs !
La vie quotidienne des travailleurs est ainsi réglementée pour plus de 60 % par l’Europe, et pour le reste le gouvernement dicte ses lois à 80 %… Le Parlement n’a même plus de réels pouvoirs, de légitimité par rapport au peuple qu’il est censé représenter ! (Bonne nouvelle !)
Première question : comment se fait-il que cette responsabilité de niveau européen, au dessus de la légitimité nationale, ne soit même pas évoquée par les signataires de « l’appel à la votation » relatif à la privatisation de la Poste ? Et que l’on ne parle que de nécessité de référendum ?
Réponse : comment le Parti socialiste, appelant à la votation, favorable à l’Europe (cf. sa position par rapport au vote sur le Traité constitutionnel), pourrait-il condamner cette marche forcée à la privatisation alors qu’il détenait les pouvoirs lorsqu’eurent lieu les premières attaques, en particulier contre la SNCF, avec l’appui du ministre communiste Gayssot ? Même chose pour les très européens « Verts » et le NPA qui n’a à proposer qu’un ministère européen de la Poste !
Par ailleurs que vient faire Alternative libertaire dans cette galère ?
C’est bien l’Europe du capitalisme, refusée par une majorité de français en 2005, donc un véritable déni de démocratie, qui dicte les casses systématiques des services publics conquis de haute lutte ! De la SNCF à France Télécom en passant par l’EDF, l’éducation ou la santé, et maintenant la Poste, il ne reste pratiquement plus rien !
Au passage, où étaient ces signataires contre la privatisation de la Poste quand les travailleurs se battaient contre toutes les autres casses sociales ?
Deuxième question : comment, forts de 2 millions de voix, les signataires de l’appel à la votation vont-ils continuer leur action ? Vont-ils appeler à la grève générale, interprofessionnelle ?
Réponse : dans le « meilleur » des cas, ce ne sont que de pauvres naïfs qui croient faire reculer un gouvernement, alors que celui-ci, même si depuis les dernières élections européennes ne représente que 11 % des électeurs, se contrefiche totalement des oppositions… puisqu’elles sont absentes sur tous les fronts : politique et syndical !
Dans le « pire » des cas, ayant même voté avec des « pincettes » (les mêmes qui ont dù voter Chirac en 2002), ce ne sont que des traitres, n’ayant comme unique objectif que celui d’accompagner la crise du capitalisme !
Leur seul mot d’ordre : « Tous ensemble…, tous ensemble, collaborons ! »
Nous le savons, ce n’est que par la lutte et la grève généralisées que nous pourrons freiner et surtout stopper ce fantastique recul… Certainement pas en revendiquant des référendums, des « votations, piège à cons ! », sur l’air de « Faut-il se faire bouffer, à quelle sauce ? ».