éditorial du n° 1340

mis en ligne le 4 janvier 2004

Afghanistan, Angola, Colombie, Côte d'Ivoire, Irak, Mexique, Palestine, Tchétchénie, etc. Les luttes de dominations politiques et économiques ensanglantent notre planète et enrichissent les marchands d'armes au détriment des populations qui crèvent sans savoir pourquoi. Au-dessus de la mêlée, les dirigeants des grands cartels et coalitions tels l'Alena ou l'Union européenne avancent leurs pions, jouant d'armes encore plus meurtrières que des bombes, telles que la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international, qui ont la capacité de réduire à la misère génératrice de famines les populations des pays qui ne se plient pas à leurs diktats.

Notre besoin de s'unir et notre conscience de l'interdépendance mondiale, qui servit de tous temps aux religions, pour soumettre les peuples à leur prétendue loi divine, sont exploités par les salops qui nous gouvernent pour créer, à l'aide de légistes, des fictions politiques censées nous donner le sentiment de participer à l'élaboration de la politique qui régit nos vies. Les élections des députés à la Douma russe peuvent paraître fort peu démocratiques aux yeux des mentalités occidentales formées à une forme de démocratie où l'électeur a l'illusion de choisir ceux à qui il déléguera son pouvoir selon leurs programmes, alors qu'il est clair que la campagne électorale russe ne fut qu'une vaste campagne publicitaire. Mais, chez nous, masqué derrière des débats, il en va de même et l'électeur au final vote toujours sur l'apparence du candidat.

La coalition politico-économique des 25 pays européens qui devraient bientôt former l'Union européenne a pour motivation, sur le plan économique d'assurer une position de force sur le marché capitaliste aux États constituants, et sur le plan politique de renforcer le despotisme de chacun des États, qui pourra prétexter du droit européen et de la nécessité de l'Union pour faire passer des lois impopulaires asservissant encore plus les populations aux contraintes sociales nécessaires à l'expansion du capitalisme.

Un tyran comme Ben Ali, élu en 1999 président de l'État tunisien avec 99,44% des voix, qui fait emprisonner et torturer tous ceux qui osent critiquer sa plénipotence, devient, lorsqu'il s'agit de construire un cartel commercial réunissant les pays méditerranéens, un champion des droits de l'homme dans la bouche de notre vénéré président-poète Jacques Chirac, plébiscité en 2001 avec tout juste 82 % des voix.

Toujours le capital et son instrument, l'État, essayent de nous faire prendre leurs vessies pour des lanternes.