La Poste

mis en ligne le 8 septembre 2003

état des lieux

Chacun peut constater actuellement à qui profite le rapport de force dans les bureaux et les centres de tri. D'un côté, un encadrement de plus en plus autoritaire et répressif ; de l'autre, un personnel qui se laisse aplatir, qui devient de plus en plus docile.

Le sentiment d'impuissance a rarement été aussi fort chez nos collègues qu'en ce moment, les récentes grèves contre les restructurations-35 heures s'étant très souvent soldées par des semi-échecs, voire pour les bureaux les plus malchanceux par des défaites magistrales.

Les raisons sont connues depuis longtemps, les grèves partielles, bureau par bureau, isolent le personnel d'un bureau en lui donnant le sentiment qu'il va en découdre tout seul avec sa direction.

Mais La Poste n'étant pas une PME, elle a les reins suffisamment solides pour faire face aux grévistes les plus déterminés, même dans les grosses « distris » parisiennes. D'autant plus que cela fait belle lurette que la boîte forme des directeurs de combat, aptes à gérer les pires situations de crise.

Il nous faut une grève générale illimitée, nationale, seule capable de contrer l'offensive libérale. Nous ne pourrons pas faire l'économie d'un mouvement national, fort et massif si nous voulons faire reculer la boîte.

Et que dire également de la bureaucratisation des syndicats, de leur accompagnement de plus en plus visible des projets de la boîte ?

Dans les grèves, des pratiques syndicales lamentables ont trop souvent dépossédé les travailleurs de la parole. Quand ce ne sont pas tout simplement des militants de section qui défendent les positions syndicales les plus foireuses dans certains bureaux, justifiant l'autoritarisme des directeurs. Dans ce contexte, la présence de militantes et de militants combatifs dans les gros appareils syndicaux sert de caution, d'alibi aux bureaucrates, les appareils se faisant mousser avec des exemples de luttes isolées afin de mieux dissimuler ailleurs des pratiques dignes de la collaboration de classe.

Oui, vraiment, il est plus que temps de renouer avec les principes du vieux syndicalisme d'action directe, celui des débrayages sauvages, du sabotage, de l'indiscipline assumée, revendiquée. Un syndicalisme incontrôlable, insaisissable que craindront les directeurs et leurs séides.

Les manifs antifascistes d'avril-mai 2002 ont montré un fort regain d'intérêt pour ces idées chez les jeunes et les travailleurs, les cortèges de la CNT y étant parfois plus imposants que ceux des autres syndicats et organisations. Il faut reconstruire un syndicalisme de lutte aux PTT !

Syndicat CNT-PTT île-de-France