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Luttes syndicales
par Aramis le 10 septembre 2019

Météo syndicale de rentrée

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Que faut-il comprendre aux enjeux de la rentrée sociale cuvée 2019 ? Si on compulse gazettes, journaux, c’est plutôt protéiforme ! Une seule chose est certaine : l’unité syndicale c’est du passé et il est mieux de l’enlever de nos têtes. Certes ça peut faire encore rêver, mais… A quelle sauce voulez-vous être mangés demandent les pouvoirs publics par la voix de l’actuel locataire de l’Elysée ? Dans un premier temps il esquisse un pas de danse avec le secrétaire de la CFDT, histoire d’être conciliant. Dans la famille « partenaires sociaux » je voudrais le plus gentil ! Du coup CGT et CGT-FO sont mis de fait au placard, pas de place dans le dialogue social pour des vestiges fantômes du siècle dernier. Mais, las, même dans les rangs de la CFE-CGC, ça fait grise mine, y’en a même qui disent qu’ « il y en a un peu marre », diable les cadres renâclent devant l’obstacle !
Certes, le royaume macronien avec son projet de société nouvelle, commence gravement à ne plus faire recette [note] . Nous nous contentons de celles et ceux qui croient encore au progrès social par le militantisme syndical. Les autres qui œuvrent dans les partis politiques, on leur souhaite bonne digestion avec toutes ces couleuvres, sans parler des anacondas à venir.
Avec tout ça on mettrait presque de côté la « révolte des ronds-points », les gilets jaunes. Dans le mouvement libertaire français, y’a eu tous les points de vue.. . celles et ceux qui contre vents et marées adhéraient à fond à cette contestation venue du prix de l’essence. D’autres, sans nuances,A dénonçaient les faux-pas, voire les connivences avec des positions venant de la droite la plus extrême. Dernièrement dans les médias on dit même que la mobilisation des gilets jaunes « loin de s’inscrire dans l’histoire des gauches et d’émancipation [a] eu pour vocation de rompre avec la tradition du mouvement ouvrier, voire d’en finir avec elle. » [note]
Que faut-il penser de tout cela ? Beaucoup plus que les jérémiades autour de la mort de Johnny Hallyday, considérer que cela fait partie d’un nécessaire débat politique et que s’en moquer c’est négliger un mouvement de contestation ? Les échanges verbaux autour de la notion de métier, de la syndicalisation m’ont laissé un goût amer dans la bouche ; reliquats d’ouvriérisme désuet ? Va savoir !
Il est vrai que le monde change. Les hôpitaux publics s’alignent sur la loi du marché, les patients deviennent des clients et la rentabilité dicte sa loi. Et ce ne sont pas les pantalonnades à la sauce G7 qui feront naître l’espoir. Dans les années 1960, entre guerre froide et traversée du désert, des camarades tentaient de rassembler les forces syndicalistes. L’un d’eux, Louis Mercier (militant de l’Union anarchiste des années 30, ancien de la colonne Durruti) écrivait dans une brochure « Présence du syndicalisme libertaire » ces quelques mots lucides : « Il n’en reste pas moins que pour les tenants du syndicalisme libertaire un problème se pose. L’évolution des structures sociales, la transformation des techniques, la redistribution des classes sociales rendent-elles utopiques les méthodes et les objectifs qui leur sont propres ? Aussitôt surgit un autre problème : la classe ouvrière est-elle encore, par son rôle social, par ses capacités, par sa force numérique, par ses capacités, en mesure d’œuvrer à la construction d’une société d’où les privilèges de propriété, de pouvoir et de connaissances seraient éliminés ? » Plus d’un demi siècle après le problème reste entier et la solution du problème social sacrément dans le brouillard ! J’espère que l’avenir nous dira le contraire…


PAR : Aramis
Groupe Salvador- Seguí
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