Nouvelles internationales > Appel unitaire à manifester le 7 novembre pour défendre les services publics, les revendications en Espagne au temps du coronavirus
Nouvelles internationales
par Rojo y Negro le 1 novembre 2020

Appel unitaire à manifester le 7 novembre pour défendre les services publics, les revendications en Espagne au temps du coronavirus

Lien permanent : https://monde-libertaire.net/index.php?articlen=5193

Trad. Monica Jornet Groupe Gaston Couté



"Mobilisations unitaires à travers tout l’État" 27/10/2020

Depuis des mois, nous sommes des centaines d’Organisations, Collectifs et Associations, à travailler pour structurer une réponse des travailleur.e.s et de la majorité sociale, face au cours que prennent les événements liés à la pandémie du coronavirus et à la crise économique et sociale qui s’en est suivie.
Une fois de plus, les pouvoirs économiques et médiatiques, avec leurs entrées dans les différentes institutions et gouvernements, sont en train de consolider leur feuille de route pour sortir une nouvelle fois indemnes de cette situation et faire tout retomber tout le poids des conséquences économiques et sociales sur les travailleur.e.s et les personnes les plus défavorisées, leur priorité est de tirer parti de la crise, oubliant tout principe de justice sociale et environnementale et en condamnant des millions de personnes à en souffrir longtemps.

Les grandes entreprises ont eu beau annoncer à cor et à cris les pertes qu’elles essuieraient en raison des restrictions d’activité, elles ont continué à faire des bénéfices. Et elles n’ont pas hésité à parasiter à cet effet les ressources publiques pour engraisser leurs profits aux dépens de la souffrance des travailleuses. Leur main n’a pas tremblé non plus quand il s’est agi de se mettre au premier rang pour recevoir les fonds publics. Dans le même temps, le patronat et les pouvoirs économiques organisent des forums et des séminaires afin de bâtir et d’imposer aux gouvernements les choix politiques pour qu’une fois de plus le poids des conséquences de la pandémie retombe sur nous.

Jusqu’à présent, nous avons lancé des appels à mobilisation spécifique pour revendiquer des changements indispensables dans les politiques de santé, éducation, logement, dépendance, EHPAD, retraites, redistribution des revenus ou encore modèle d’État. Il y a également eu des conflits sociaux spécifiques à tel ou tel secteur de production ou dans des entreprises bien précises.

Nous croyons que l’heure est venue d’unifier ces luttes autour d’une mobilisation unitaire de contestation globale de la situation :
o Pour la défense des Services Publics (Santé, Éducation, Services Sociaux, Transports, Énergie etc)
o Pour un revenu suffisant non sujet à conditions pour toutes les personnes
o Pour une issue à la crise juste socialement et écologique.
o Droit au logement, sauvons des personnes, pas du capital
o Pour des retraites dignes pour toutes les personnes, avec un minimum de 1084 euros inscrit dans la Constitution.
.
L’heure est venue pour nous, travailleur.e.s et majorité sociale, de faire entendre que nous ne sommes pas disposées à faire à nouveau les frais de la crise générée par le Coronavirus aux dépens de notre santé, de nos droits, de nos conditions de vie, de notre territoire. Le 7 novembre nous devons faire la ferme démonstration de notre détermination à lutter et à résister.

Nous exigeons la consolidation de la santé publique et l’embauche sous contrats à durée indéterminée de professionnels de la santé dans tous les domaines et à tous les niveaux, aussi bien du personnel sanitaire que du personnel de service et administratif, ainsi que la suppression du privé subventionné et de la sous-traitance de la gestion.

Nous exigeons l’embauche sous contrats à durée indéterminée de personnel enseignant, dans tous les domaines de l’éducation publique, afin de faire baisser le nombre d’élèves par classe, ainsi que d’agents de service et administratifs qui puissent garantir une sécurité maximale aux élèves et au corps enseignant, ainsi que la suppression des privés sous-contrat et de la sous-traitance des services.

Nous exigeons l’embauche du personnel nécessaire à la gestion des Services Sociaux et une prise en charge plus rapide et de qualité des personnes les plus défavorisées.

Nous exigeons la gestion publique des EHPAD. Il faut une dotation en plus grand nombre de professionnels dans toutes les branches pour assurer une prise en charge digne et complète de nos personnes âgées.

Nous exigeons une augmentation de personnel dans les Services de la Dépendance, toujours dans les différentes administrations publiques, de sorte que les familles puissent concilier leurs nécessités vitales avec les soins à apporter à leurs êtres chers en situation de dépendance.

Nous exigeons un service public de transports en commun de qualité. Il faut donner aux entreprises publiques des moyens humains et financiers pour établir des liaisons territoriales et un service de qualité dans les campagnes. Il faut mettre un terme à la surpopulation des banlieues dans de grandes conurbations grâce à un essor des services. Il faut développer le chemin de fer comme transport bénéfique pour l’environnement et assurer les correspondances pour atteindre l’ensemble de la population.

Nous exigeons la gestion publique de l’énergie et de l’eau, comme biens de première nécessité et d’intérêt public, en garantir l’accès à toute la population à des prix bas et interdire les coupures d’alimentation.

Nous exigeons la fin des violences machistes, des écarts de salaire, des plafonds de verre, des discriminations de genre et d’orientation sexuelle, avec des politiques réelles pour empêcher de porter atteinte aux droits.

Nous exigeons un revenu universel non soumis à conditions, qui garantisse les besoins vitaux de chacun.e.

Nous exigeons la fin de la précarité dans toutes les sphères travail, des contrats stables pour les personnels intérimaires aujourd’hui hors cadre légal dans toutes les administrations publiques, la régularisation des faux autoentrepreneurs tout comme celle des travailleuses n’étant pas à leur propre compte ainsi que la surveillance de la stricte observance du code du travail et de la prévention des risques avec augmentation du personnel d’inspection du travail.

Nous exigeons le respect des droits humains. Il faut mettre fin aux politiques de stigmatisation et de discrimination des personnes migrantes. Aucune personne n’est illégale. Et il faut en finir avec la duplicité de cette collaboration avec des gouvernements corrompus qui plongent leurs populations dans la misère et les poussent à émigrer, interdire la vente d’armes à des pays en conflit ou générateurs de conflits et à des pays portant atteinte aux droits humains de leur population.

Nous exigeons la fin de la corruption à tous les niveaux. Il faut juger et condamner tous les cas connus ou encore à rechercher -y compris le roi émérite-, avec l’obligation de rendre au Trésor public tout l’argent volé ou obtenu par des pratiques corrompues. De même la suppression des enregistrements d’actes de propriété de l’église catholique et la récupération de tous ses biens pour les mettre à la disposition de la société.

Nous exigeons que l’issue à cette crise économique aborde une bonne fois la crise sociale et écologique dont nous souffrons et qui n’a d’autre origine que l’accumulation de richesses parce qu’il n’y a pas moyen de vivre sur une planète moribonde et la crise environnementale touche les classes les plus précaires.

Nous exigeons que les écosystèmes dégradés soient restaurés, la biodiversité protégée, l’économie décarbonisée, les centrales nucléaires fermées, le modèle productif transformé en misant sur les énergies renouvelables et sur l’agro-écologie ou l’industrie du recyclage, que l’on élimine les déchets toxiques et l’on encourage la consommation locale.

Nous exigeons le droit à un logement digne, en augmentant le parc de logements sociaux pour faire face à l’urgence habitative et à l’énorme besoin de larges couches de la société, à travers l’expropriation de logements inoccupés - pour un usage temporaire jusqu’à atteindre un parc public de 15%-, appartenant à des banques renflouées, à la Sareb, à des fonds vautours et à Socimis, qui spéculent sans le moindre souci de la justice sociale, et tout cela afin de rendre à la société les amortissements impayés.

Nous exigeons l’interdiction des expulsions sans solution alternative de logement (au minimum jusqu’au 31 décembre 2021). S’agissant d’un grand possédant comme les banques, il faut les obliger à proposer des loyers sociaux, et s’agissant d’un petit propriétaire, il faut obliger les Administrations à reloger les familles, tout cela en respect de la Sentence du Comité DESC des Nations Unies. Enfin il faut prendre des mesures de limitation et de contrôle des loyers.

Nous exigeons des retraites dignes pour toutes les personnes, avec un minimum de 1084 euros/mois permettant également de supprimer la discrimination de genre, et inscrites comme Droit fondamental dans la Constitution. Non au pacte de Toléde qui recommande des Plans de Pensions Privées d’Entreprise gérés par des banques et des partenaires sociaux et qui veut repousser l’âge de la retraite sans tenir compte du pourcentage élevé de chômage des jeunes.

Nous exigeons la création d’une Banque Publique, tenue aux Droits Humains, à l’amélioration de l’environnement et au développement social et économique de la population.

Nous exigeons une redistribution de la richesse avec des mesures pour que qui possèdent davantage contribuent au bien-être commun.

Nous exigeons un nouveau modèle social, plus juste, plus égalitaire, plus respectueux de la nature où les personnes et leur habitat soient prioritaires.

C’est pour toutes ces raisons que nous appelons à des mobilisations décentralisées dans tout le pays le 7 novembre 2020 et nous soutenons la Grève générale prévue à à Madrid le 11 novembre.

LE 7 NOVEMBRE, PARTICIPE AUX MOBILISATIONS ! NOS VIES COMPTENT PLUS QUE LEURS PROFITS.
PAR : Rojo y Negro
Revue anarcho-syndicaliste de la CGTE
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